Fragilité Juillet 2012

Prévention

Date de rédaction :
19 juin 2012

Les Professeurs Bruno Vellas, directeur du gérontopôle de Toulouse et président de l’Association internationale de gériatrie et gérontologie (IAGG), et John Morley, directeur de la division de médecine gériatrique de l’Université de Saint-Louis (Missouri, Etats-Unis), rappellent que 95% des professionnels de la gériatrie s’occupent de personnes déjà dépendantes. Selon eux, il y a « nécessité absolue » de prendre en charge les personnes âgées pré-fragiles et fragiles, afin de prévenir la dépendance rapide de la population âgée vieillissante, et l’anticiper pour promouvoir des soins plus efficients. De nouveaux outils, développés par l’IANA (International Academy on Nutrition and Aging) ou la clinique de la fragilité du gérontopôle de Toulouse, permettent une évaluation simple de la fragilité. Il est nécessaire de développer le diagnostic à un stade prodromal (signes avant-coureurs) de pathologies liées à l’âge, dont le déficit cognitif léger, afin d’intervenir lorsqu’il en est encore temps. Des interventions multi-modales ou multi-domaines, qui restent à standardiser, visent à prévenir la fragilité par l’exercice physique, l’exercice cognitif, la nutrition, l’accompagnement social et la réduction de l’hospitalisation évitable. « Si nous sommes capables de reconnaître et de traiter la fragilité dans notre pratique clinique, ce sera un nouveau champ de la médecine gériatrique. Nous serons alors capables de développer une recherche clinique de haut niveau sur les biomarqueurs, l’imagerie et les nouvelles approches thérapeutiques », écrivent les deux gériatres. « Ce mouvement de la médecine gériatrique vers les personnes pré-fragiles et fragiles sera intéressant au plan du coût et de l’efficacité et peut donner un nouveau rebond à la gériatrie ».

Vellas B et Morley JE. Implementing Frailty Into Clinical Practice : We Cannot Wait. J Nutr Health Aging, 30 juin 2012. www.garn-network.org/newsletter-garn-1.pdf.