Fragilité cognitive : une définition conceptuelle et opérationnelle reste à trouver
Recherche
Diagnostic et détection
Sans médicaments pouvant modifier le cours de la maladie d’Alzheimer, la recherche se concentre sur l’application de stratégies de prévention et de modification de la maladie dans sa période précoce. Dans cette perspective, l’identification des personnes atteintes de fragilité cognitive, c’est-à-dire les personnes présentant un risque plus élevé de développer des troubles neurocognitifs, sur des bases physiopathologiques solides et avec des critères cliniques opérationnels clairs est d’une importance capitale, expliquent Elisa Mantovani et ses collègues, du département des neurosciences, de la biomédecine et des sciences du mouvement à l’Université de Vérone (Italie). Mais la définition de la fragilité cognitive fait débat. Au stade pré-symptomatique de la maladie d’Alzheimer, elle est potentiellement réversible. Les chercheurs publient une revue des définitions conceptuelles et opérationnelles de la fragilité cognitive. Le potentiel de réversibilité devrait être étayé par l’évaluation des biomarqueurs de dommages cérébraux (protéine amyloïde, protéine tau et marqueurs neuronaux), en particulier chez les jeunes patients. Les composantes physiques et cognitives de la fragilité devraient être considérées comme des entités distinctes, au lieu de faire partie d’un seul macro-phénotype. Pour les chercheurs, la fragilité cognitive ne devrait pas être limitée à la population gériatrique car les trajectoires d’accumulation amyloïde peuvent commencer avant 65 ans dans la maladie d’Alzheimer.
Mantovani E et al. Towards a Redefinition of Cognitive Frailty. J Alzheimers Dis, 15 juin 2020. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32568197/.