Florissant marché des soins «au noir»
Échos d'ailleurs
Le travail illégal dans la branche des soins aux personnes âgées est florissant, en Allemagne comme en Autriche. Il pose un sérieux problème de concurrence aux services privés de soins à domicile et même aux maisons de retraite, qui notent un recul des demandes de places. Depuis quelques années, des femmes issues d’Europe de l’est émigrent et occupent ce genre d’emplois auprès des familles. L’Autriche estime à plus de quarante mille personnes le nombre de ces soignantes « au noir », venues de Lituanie, de la République tchèque, de Pologne. Cette situation est largement due au coût très élevé d’une place en maison de retraite – de trois à quatre mille euros par mois en Allemagne – voire des soins permanents à domicile – six mille euros. Par ailleurs, les qualités humaines de ces soignantes illégales sont souvent jugées par les familles bien meilleure que celle des professionnels, qui « en soins ambulatoires, n’ont même pas le temps d’une petite conversation », constate un expert. Une majorité d’Autrichiens -70%- se prononcent pour la légalisation de ces employées à domicile. En Allemagne, certains spécialistes suggèrent de créer à leur intention un statut de « femme au pair » [aujourd’hui, ce statut comporte la limite d’âge de 24 ans].
Financial Times Deutschland, 27 juillet 2006
Wiener Zeitung, 22 août 2006