Faut-il suivre les personnes malades présentant des biomarqueurs normaux du liquide céphalorachidien

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
29 avril 2020

Le recrutement de personnes à risque pour les essais cliniques représente un changement de paradigme majeur pour la prévention de la maladie d’Alzheimer, écrit Aging News. Cela conduit les centres mémoire universitaires à améliorer leurs processus de détection et de suivi des troubles cognitifs. Une étude multicentrique menée par Olivier Vercruysse, du centre mémoire de ressources et de recherche (CMRR) de Lille (Inserm U1171), a porté sur la pertinence du suivi de personnes présentant tous les critères cliniques d’un déficit cognitif léger ou d’une maladie d’Alzheimer. Les chercheurs ont suivi pendant 3 ans une cohorte de 1 093 personnes pour lesquelles un prélèvement de liquide céphalorachidien était disponible. 3% avaient des biomarqueurs normaux (protéine bêta-amyloïde et protéine tau). Trois ans plus tard, le diagnostic était confirmé chez 24% de ces personnes. Le diagnostic a été corrigé dans la moitié des cas (déficit cognitif léger ou maladie d’Alzheimer) : 49% avaient en fait un trouble de l’humeur, une maladie neurodégénérative autre que la maladie d’Alzheimer, un déficit cognitif d’origine vasculaire ou lié à la consommation d’alcool, une épilepsie temporale ou une sclérose de l’hippocampe. Pour 27% des personnes, la cause restait indéterminée. En conclusion, un diagnostic clinique de déficit cognitif léger ou de maladie d’Alzheimer avec des marqueurs normaux du liquide céphalo-rachidiens est une situation rare, et un suivi clinique est recommandé pour reconsidérer le diagnostic.

www.aging-news.net, 3 janvier 2018.