Faut-il craindre les dérives des neurosciences ?

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
01 août 2008

Pour Estelle Leroy, de Place Publique, l’approfondissement des connaissances du fonctionnement cérébral grâce aux neurosciences soulève de nombreuses questions sociétales, éthiques, citoyennes. Certaines recherches n’ayant pas de lien direct avec la médecine font l’objet de controverses : l’utilisation des connaissances acquises par le biais de l’imagerie cérébrale dans des domaines comme la pédagogie, le marketing, la justice, l’étude des performances cognitives, peut être une boîte de Pandore. Selon elle, le débat doit être lancé sur d’éventuelles régulations ou adaptations législatives, les neurosciences, absentes des précédentes lois bioéthiques en France étant devenues en quelques années un vrai sujet de société. Quels seront les bénéfices pour les individus de la valeur prédictive de certaines images ? Comment encadrer les dérives et gérer les risques de stigmatisation de certains groupes humains, sous couvert d’une application détournée du principe de précaution ? Utilisera-t-on la neuro-imagerie de façon courante devant les tribunaux ? Ce sujet a donné lieu à un rapport remis au Conseil de bioéthique américain. Les opposants à la banalisation des neurosciences dans l’appareil judiciaire craignent l’apparition d’un nouveau concept juridique dans une société qui ne supporte plus l’incertitude et veut prédire à tout prix.
www.place-publique.fr , 18 août 2008.