Fausses routes Novembre 2015
Prévention
La pneumonie d’inhalation est définie par l’inhalation de contenu gastrique ou oropharyngé dans le larynx ou les voies aériennes inférieures. Elle est liée à quatre mécanismes qui peuvent être associés : retard à la vidange gastrique, hypersécrétion gastrique, facteurs favorisant le reflux gastro-œsophagien et atteinte laryngée lésionnelle ou réflexe. Elle survient essentiellement chez des malades ayant une altération de la conscience (Chatellier D et al, 2009). Selon Yann Tannou, orthophoniste libéral et chargé de travaux dirigés à l’école d’orthophonie d’Amiens, la pneumopathie d’inhalation constitue la quatrième cause de décès à domicile des personnes âgées, la toux ne doit pas faire peur, car elle est le signe qu’un mécanisme de protection se met en œuvre : « si on tousse, c’est qu’on respire. » Le danger vient des complications liées aux fausses routes. Faut-il aider la personne à manger ? Derrière la bonne intention se cache un facteur de risque, prévient l’orthophoniste : « il est prouvé que cela multiplie par trois le risque d’asphyxie et de 41% celui de développer une pneumopathie d’inhalation », assure l’orthophoniste. Il rappelle que le geste de mettre des aliments à la bouche fait partie intégrante du processus de déglutition, qui fait intervenir de nombreuses structures neurologiques et les récepteurs sensoriels. « Ainsi un aliment à faible pouvoir stimulant (mixé, tiède, fade) a peu de chance d’activer la mémoire de travail déficiente et risque, au contraire, de favoriser l’oubli en bouche et donc la toux. C’est un effet pervers du principe de précaution : si elle est proposée trop tôt lors de l’évolution de la maladie, l’alimentation mixée risque d’amplifier la dégradation au lieu de la circonvenir. À l’inverse, un aliment à fortes stimulations potentielles (chaud ou froid, croustillant, eau pétillante) peut déclencher un traitement neurologique de l’information donc une déglutition efficace. » Pour Yann Tannou, « adopter ces principes, proposer des morceaux de 1.5 cm3 maximum, des aliments glissants et homogènes et ne pas mélanger liquide et solide, sont la clé d’une prévention efficace des fausses routes à domicile. »
Journal du domicile, octobre 2015. Blog de l’association des animateurs de l’Isère. 7ème colloque sur les approches non médicamenteuses de la maladie d’Alzheimer, 14 novembre 2014. http://gagdu38.canalblog.com/archives/2014/11/24/31019546.html.