Facteurs de risque modifiables : qu’en sait le grand public ?

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Date de rédaction :
19 mai 2021

Comme il n’existe pas de traitement curatif de la maladie d’Alzheimer mais qu’il existe des preuves solides de l’existence de facteurs de risque modifiables, il est impératif que le grand public soit bien informé sur la maladie et qu’il réduise son risque, écrivent Alana Nagel et ses collègues, du département de justice et société, psychologie, travail social et politiques sociales de l’Université d’Australie du Sud à Adélaïde. Les chercheurs ont mené une enquête en ligne sur les médias sociaux auprès de 596 Australiens âgés de 18 à 78 ans. 98 % des répondants étaient capables de reconnaître une maladie d’Alzheimer ou une maladie apparentée à partir d’une vignette de symptômes. Les symptômes modérés sont mieux reconnus que les symptômes légers. Seuls 19 % des répondants avaient une bonne compréhension de la maladie comprenant la description de troubles à la fois cognitifs et fonctionnels. Pour 95 % des répondants, la génétique et le vieillissement contribuent à l’apparition de la maladie d’Alzheimer. Cependant, la moitié des personnes interrogées ont une connaissance médiocre des facteurs de risque modifiables. Les personnes interrogées utilisent plus souvent des sources d’information informelles que des sources d’information formelles pour se renseigner sur la maladie d’Alzheimer. Si le grand public semble être capable d’en reconnaître certains symptômes, il ne comprend pas comment la maladie affecte le fonctionnement cognitif d’une personne et sa capacité à accomplir des tâches quotidiennes.

En Belgique, la connaissance des facteurs de risque modifiables de la maladie d’Alzheimer est faible dans la population néerlandophone, écrivent Stephanie van Asbroeck, du centre Alzheimer du Limbourg à l’Université de Maastricht (Pays-Bas), et ses collègues du département de sociologie de l’Université d’Anvers et du Centre d’expertise flamand sur la maladie d’Alzheimer. Les chercheurs ont mené une enquête en ligne auprès de 1 000 personnes âgées de 40 à 75 ans, avant et après une campagne de sensibilisation du grand public aux 12 facteurs de risque modifiables pour prévenir la maladie. Après la campagne, 10 % de personnes supplémentaires pensaient qu’une réduction du risque était possible. Mais cette sensibilisation n’est pas efficace chez les personnes ayant un faible niveau d’éducation. La majorité des répondants (89 %) ont déclaré vouloir davantage d’information pour préserver la santé de leur cerveau. Plus de la moitié (54 %) estiment ne pas avoir suffisamment de connaissances pour modifier leur style de vie. Pour les auteurs, cette étude montre la faisabilité et le caractère opportun de campagnes de sensibilisation du grand public à la prévention de la maladie d’Alzheimer, compte tenu du niveau de preuves scientifiques. Des efforts spécifiques de communication doivent être faits pour sensibiliser les personnes ayant un faible niveau d’éducation.

Nagel AK et al. What do the public really know about dementia and its risk factors? Dementia (London), 20 mars 2021. https://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/1471301221997301.

Van Asbroeck S et al. Increasing knowledge on dementia risk reduction in the general population: Results of a public awareness campaign. Prev Med 2021; 147:106522. 17 mars 2021. www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0091743521001067?via%3Dihub (texte intégral).