Évaluation de l’aptitude à la conduite automobile

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Diagnostic et détection

Date de rédaction :
31 juillet 2020

Margaret O’Connor, professeur associée à l’Université médicale de Harvard à Boston (États-Unis), et ses collègues, ont évalué la capacité à la conduite automobile chez 419 personnes âgées en moyenne de 77,7 ans, dont 41 % étaient atteintes de déficit cognitif léger (score MMSE – mini mental state examination – inférieur à 25/30). Ces personnes venaient consulter pour une évaluation DriveWise, un modèle national d’aptitude à la conduite automobile développé par les équipes de neurologie cognitive et d’ergothérapie du centre médical Beth Israel Deaconess (l’un des hôpitaux universitaires de Harvard). Ce programme d’évaluation, s’adresse à des personnes de tout âge atteints d’incapacités neurologiques, psychologiques et/ou physiques. Il comprend : une évaluation par un travailleur social, qui passe en revue la situation familiale, la place de la conduite automobile dans la vie de la personne et ses besoins de soutien ; une évaluation par un ergothérapeute, qui examine les capacités physiques, visuelles et cognitives de la personne avant le test sur route ; un test standardisé sur route, dans le véhicule de l’examinateur qui peut être adapté au niveau de handicap de la personne, en présence de l’ergothérapeute ; un rapport détaillé, adressé au médecin traitant, et un suivi par un travailleur social, qui peut proposer au conducteur des documents d’information supplémentaires sur la conduite automobile, des modes de transport alternatifs et/ou orienter le conducteur vers des programmes de formation pour améliorer ses compétences à la conduite automobile. Le test de conduite sur route standardisé (Washington University Road Test) est adapté aux rues de Boston. Une faible performance au test sur route est associée à un faible score cognitif au test MMSE. Les cliniciens peuvent utiliser le score MMSE pour repérer un risque de sécurité au volant. Les sous-tests d’attention et d’orientation permettent de distinguer les personnes atteintes ou non de déficit cognitif léger, avant d’évaluer leur compétence à la conduite automobile. En Australie, Teresa Scott, de l’École de psychologie de l’Université du Queensland, et ses collègues, soulignent que c’est en général le médecin généraliste qui identifie les changements cognitifs de ses patients et assure le suivi des questions relatives à la conduite automobile. L’arrêt de la conduite constitue un événement de vie majeur pour les personnes malades et leurs familles. Les chercheurs ont interrogé 29 médecins généralistes sur leur façon de gérer la transition vers cet arrêt. Quatre thèmes émergent : la prise en compte de la situation individuelle ; la relation entre le patient et le généraliste, qui peut être une aide ou au contraire un obstacle ; le soutien à l’arrêt de la conduite ; les dilemmes éthiques. Pour les généralistes, l’arrêt de la conduite automobile est un problème complexe. Il existe un besoin important de formation concernant l’évaluation de l’aptitude à la conduite, la résolution des dilemmes éthiques, et un besoin de recherche sur le coût, l’efficacité et la délivrance des solutions de soutien à l’arrêt de la conduite.

O’Connor MG et al. Use of the MMSE in the Prediction of Driving Fitness: Relevance of Specific Subtests. J Am Geriatr Soc, 8 février 2019. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30737774. Scott TL et al. Managing the transition to non-driving in patients with dementia in primary care settings: facilitators and barriers reported by primary care physicians. Int Psychogeriatr, 20 février 2019. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30782226.