Etats-Unis : la maladie d’Alzheimer, un enjeu électoral

Échos d'ailleurs

Date de rédaction :
19 décembre 2015

Hillary Clinton, qui brigue l’investiture du Parti démocrate pour la campagne présidentielle, a présenté un plan pour « un traitement curatif de la maladie d’Alzheimer d’ici à 2025. » Tim Fernholz, du journal électronique Quartz, écrit : « A l’approche des fêtes de Noël, des millions d’Américains rendent visite à leur famille, et sont confrontés à la réalité : leurs proches vieillissent et quelqu’un doit s’en occuper. La campagne de Hillary Clinton est soigneusement préparée pour capitaliser sur ces anxiétés de vacances. Elle avait également proposé à l’occasion de la fête de Thanksgivings un crédit d’impôt pour les quelque quarante millions d’Américains qui apportent une aide non rémunérée à leurs proches âgés rendus dépendants pour raisons de santé. » Six millions d’Américains sont atteints de la maladie d’Alzheimer, et les projections indiquent qu’ils pourraient être seize millions en 2050. C’est la sixième cause de décès aux Etats-Unis. Une étude de la Fondation Kaiser montre que près de la moitié (46%) des résidents de maisons de retraite et 21% des personnes âgées vivant à domicile sont atteintes de démence probable ou possible. Un quart des personnes atteintes de démence vivant à domicile ont une couverture du système de protection sociale Medicaid (destiné aux plus démunis). L’an dernier, le gouvernement américain a dépensé 586 millions de dollars (538 millions d’euros). Une nouvelle instruction budgétaire signée par le président Barack Obama augmentera ces dépenses à 936 millions de dollars (859 millions d’euros) en 2016. Ces sommes seront complétées par 85 millions de dollars (78 millions d’euros) pour la recherche sur le cerveau dans le cadre du programme Advancing Innovative Neurotechnologies Initiative et 15 millions d’euros (13.8 millions d’euros) dans le cadre de la recherche sur la maladie d’Alzheimer financée par le département américain de la Défense. Hillary Clinton déclare que si elle est élue, son administration portera les investissements de recherche à 2 milliards de dollars (1.8 milliard d’euros) par an. Ce montant a été recommandé par des panels de chercheurs, appuyés par les Instituts nationaux de la santé (NIH). Le Dr Rudolph Tanzi, neurologue à l’École de médecine de Harvard à Boston, propose de détecter les personnes à risque en évaluant la charge amyloïde dans leur cerveau vers l’âge de cinquante ou soixante ans. Un médicament qui réduirait cette charge amyloïde ralentirait la survenue du moment où la combinaison de trois pathologies – les plaques amyloïdes, les neurofibrilles de protéine tau et l’inflammation – accélèrent le déclin. Selon lui, cette stratégie de traitement, qui n’existe pas encore, permettrait de retarder de cinq à dix ans l’apparition de la maladie chez les personnes à risque.

Du côté des Républicains, prompts à critiquer toute proposition de dépense supplémentaire provenant des candidats démocrates, Jeb Bush a déclaré, en parlant de la lutte contre la maladie de sa belle-mère âgée de quatre-vingt-quatorze ans : « s’il y a un domaine que nous avons sous-financé, c’est bien celui de la maladie d’Alzheimer. » Newt Gingrich, ancien président de la Chambre des représentants qui a œuvré pour la destitution du président Bill Clinton, a écrit sur Twitter : « je suis souvent en désaccord avec Hillary Clinton, mais en ce qui concerne la maladie d’Alzheimer, elle va dans la bonne direction. »