Ergothérapie : les aides cognitives

Interventions non médicamenteuses

Date de rédaction :
16 février 2012

A l’Université d’Örebro (Suède), Urvi Mistry et Sofia Thorin publient, sous la direction du Professeur d’ergothérapie Ingvor Petterson, un mémoire d’exercice professionnel intitulé « expérience et connaissances de l’ergothérapeute concernant les aides cognitives pour les personnes atteintes de démence ». Ces travaux s’appuient sur le modèle de l’occupation humaine (Moho) développé par l’ergothérapeute américain Gary Kielhofner (décédé en 2009), pour qui la capacité d’une personne pour une activité est une interaction de trois composantes : le désir, le comportement et les performances. Le désir est la motivation d’être actif, dans des activités que la personne considère comme importantes et satisfaisantes à réaliser. Les habitudes sont des modèles et des routines uniques à chaque personne, et donnent une structure à la vie humaine. La réhabilitation cognitive vise notamment à améliorer l’efficacité de la mémoire procédurale pour rendre les personnes malades moins dépendantes pour les activités de routine de la vie quotidienne. En Suède, les comtés et municipalités ont l’obligation légale de mettre en place les procédures de soins et d’accompagnement des personnes handicapées, notamment en ce qui concerne la réalisation des activités essentielles de la vie quotidienne à domicile et d’aider la personne à se sentir impliquée dans la collectivité. Les aides techniques cognitives sont multiples : elles visent à compenser les difficultés pour s’orienter dans l’espace et le temps, se rappeler, résoudre des problèmes, utiliser le langage, calculer (Boman, thèse 2009). Les deux étudiantes ont interrogé six ergothérapeutes sur leurs pratiques de prescription d’aides techniques pour les personnes atteintes de maladie d’Alzheimer. Les ergothérapeutes soulignent l’intérêt d’intervenir à un stade précoce afin que la personne malade ait plus de facilité à apprendre l’utilisation des aides techniques. Il est important d’impliquer la personne malade en permanence. Le rôle de l’ergothérapeute est encore mal connu : « c’est la personne qui vient installer un rehausseur de WC ou apporter un fauteuil roulant ». Il est important que l’ergothérapeute prenne du temps avec la personne pour lui expliquer ce qu’il peut apporter : une bonne information est la clé de la participation. Encore faut-il que la personne malade ait conscience de ses difficultés. 

Mistry U et Thorin S. Arbetsterapeuters erfarenheter och kunskaper om förskrivning av kognitiva hjälpmedel för personer med demens. Université d’Örebro (Petterson I, dir.) 2012. http://oru.diva-portal.org/smash/get/diva2:476727/FULLTEXT01 (texte intégral en suédois). Kielhofner G. Conceptual Foundations of occupational therapy. 4th ed. Philadelphia: FA Davis. 2009. 315 p. ISBN: 978-0803620704. www.unibooks.co.nz/. Boman I-L. New technology and everyday functioning at home for persons with cognitive impairments after acquired brain injury. Thèse de doctorat d’ergothérapie. Stockholm: Karolinska Institutet  (Hemmingsson H, dir.). 2009. http://diss.kib.ki.se/2009/978-91-7409-289-9/thesis.pdf (texte intégral en anglais).