Ergothérapie à domicile : quelle efficacité dans la pratique réelle ?

Interventions non médicamenteuses

Date de rédaction :
14 janvier 2017

L’INSERM rappelle que le plan Alzheimer 2008-2012 a introduit les équipes spécialisées Alzheimer (ESA) pour proposer aux personnes malades vivant à domicile une « thérapie occupationnelle » consistant à stimuler certaines activités de personnes malades, ou à maintenir leur autonomie de manière sécurisée et efficace, tout en tenant compte de leurs habitudes de vie et de leur environnement. Basée sur l’intervention d’ergothérapeutes, de psychomotriciens et d’assistants de soins en gérontologie, la prise en charge a lieu à domicile sur prescription médicale. L’efficacité de cette intervention avait été démontrée dans quelques essais cliniques, mais jamais en pratique courante. Clément Pimouguet et ses collègues, de l’Institut de santé publique, épidémiologie et développement de l’Université de Bordeaux (unité U1219), ont suivi pendant six mois quatre cents personnes atteintes de démence, dirigées vers des ESA par leur médecin traitant ou un médecin spécialiste.  « Les troubles du comportement des malades, le temps passé par les aidants à s’occuper de leur proche malade et la charge émotionnelle associée à cette prise en charge, ont significativement diminué au cours des trois mois d’intervention et étaient stables après cette période. La qualité de vie des patients s’en trouvait améliorée. » Les performances cognitives des personnes malades sont restées stables au cours des six mois de l’étude. L’autonomie fonctionnelle, stable au cours des trois mois d’intervention, s’est significativement réduite par la suite. Les personnes diagnostiquées le plus récemment ont retiré le plus d’avantages en termes de prévention du déclin fonctionnel. « Ces découvertes suggèrent que la thérapie occupationnelle devrait concerner prioritairement les patients aux stades précoces de la maladie d’Alzheimer afin d’optimiser ses éventuels bénéfices cliniques ». Pour l’INSERM, « cette étude souligne le potentiel de cette prise en charge en termes de bien-être des patients et de leurs aidants. Ces résultats ouvrent également un nouveau domaine de recherche concernant la thérapie occupationnelle en France. En effet, cette intervention a été conceptualisée comme une intervention à court terme à domicile, mais les avantages sur le long terme et les conséquences d’un arrêt de la prise en charge restent inconnus. » Dans cette optique, les chercheurs conduiront un essai pour comparer l’efficacité de la thérapie occupationnelle sur une période supplémentaire de quatre mois par rapport à la prise en charge habituelle recommandée.

http://presse.inserm.fr/la-prise-en-charge-personnalisee-a-domicile-efficace-contre-la-maladie-dalzheimer/27167/, 24 janvier 2017. Pimouguet C et al. Benefits of Occupational Therapy in Dementia Patients: Findings from a Real-World Observational Study. J Alz Dis 2017; 56(2): 509-517. 24 janvier 2017. http://content.iospress.com/articles/journal-of-alzheimers-disease/jad160820. Le Figaro Santé, 6 février 2017.