Environnement du jeu

Interventions non médicamenteuses

Date de rédaction :
12 mai 2016

Le sociologue Roger Caillois définissait le jeu comme une activité « libre, séparée, incertaine, improductive, réglée et fictive ». Dans un essai clinique randomisé, mené auprès de cinquante-quatre personnes atteintes de maladie d’Alzheimer résidant en établissement, le Centre national de formation aux métiers du jeu et du jouet (FM2J), l’Institut du bien vieillir Korian, le Centre de recherche clinique Vieillissement-cerveau-fragilité (CRC-VCF) et le Centre mémoire de ressources et de recherche (CMRR) de Lyon, montrent de façon significative que, dans un environnement de jeu adapté (cadre ludique), le jeu permet d’améliorer le bien-être des résidents, d’augmenter la qualité de vie et les interactions sociales de façon plus importante, et de diminuer les troubles du comportement des malades Alzheimer lors des séances de jeu. « Ces résultats peuvent inciter à l’utilisation du cadre ludique dans les médiations thérapeutiques en gérontologie », expliquent les auteurs. « Mais le cadre ludique a d’abord été pensé pour aider l’animateur à surmonter les difficultés rencontrées dans l’animation auprès de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. En remettant au centre le plaisir et le bien-être, le cadre ludique offre aux professionnels et aidants l’opportunité d’un changement de regard culturel sur les personnes malades. En les regardant sous l’angle de la compétence et du désir, le cadre ludique tisse ses premiers liens avec la résilience (Anaut, 2014). Il nous invite à réfléchir aux prises en charge plus globales des résidents dans une approche moins directive, plus riche de sens, et dans un lien plus profond avec les motivations du sujet pour contribuer au défi social de la question du bien vieillir. » Cette étude a été menée par Cédric Gueyraud, doctorant en sciences de l’éducation au centre de recherche en psychopathologie et psychologie clinique à Lyon, qui dirige le centre national de formation aux métiers du jeu et du jouet. Il est lauréat d’une bourse doctorale de la Fondation Médéric Alzheimer.

Gueyraud C et al. Jeu et maladie d’Alzheimer. Le cadre ludique dans la prise en charge de la démence. Empan 2016 ; 2(102) :116-122. Juin 2016. www.cairn.info/revue-empan-2016-2-page-116.htm(texte intégral). Anaut M. Créativité, humour et résilience avec l’avancée en âge, in Ploton L et Cyrulnik B, Résilience et personnes âgées. Paris : Odile Jacob. 27 février 2014. ISBN 978-2-7381-7220-4. p. 18-38. www.odilejacob.fr.