Entretien cérébral, réserve cognitive : de quoi parle-t-on ?

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Date de rédaction :
08 juin 2020

Nommer les choses n’est pas les expliquer », déclarent Jonna Nilsson et Martin Lövdén, du département de neurobiologie, sciences du soin et société de l’Institut Karolinska de Stockholm (Suède), qui proposent une analyse théorique critique de deux concepts fréquemment employés dans la recherche sur le vieillissement cérébral et sur la démence : l’en« tretien cérébral (brain maintenance) et la réserve cognitive. Le concept d’entretien cérébral s’appuie sur l’hypothèse que les différences interindividuelles de la préservation du cerveau au cours du vieillissement peuvent expliquer les changements de capacité cognitive chez chaque personne. En d’autres termes, un cerveau âgé fonctionnant comme s’il était plus jeune est un cerveau bien préservé. Un vieillissement cognitif réussi consiste ainsi à entretenir le cerveau dans le même état que s’il était plus jeune. Il s’agit donc d’une association positive entre deux constructions théoriques. Le concept de réserve cognitive, quant à lui, s’appuie sur la capacité du cerveau, au niveau individuel, à compenser les effets négatifs des changements de la cognition. La théorie de la réserve cognitive permet d’expliquer les différences de performance cognitive au cours du vieillissement, ainsi que le rôle de l’éducation pour rendre compte des différences individuelles. Ces deux concepts sont utiles, mais réfutables dans la pratique. Il reste difficile de définir des critères de mesure opérationnels.

Nilsson J et Lövdén M. Naming is not explaining: future directions for the “cognitive reserve” and “brain maintenance” theories. Alz Res Ther 2018; 10:34. Avril 2018. www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5879611/pdf/13195_2018_Article_365.pdf (texte intégral).