EHPAD à domicile : vers un nouveau modèle

Droit des personnes malades

Initiatives

Date de rédaction :
04 septembre 2020

À Sartrouville (Yvelines), l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) Stéphanie et le Pôle domicile de Sartrouville, tous deux gérés par la Croix-Rouge française, proposent une offre commune clé en main qui s’appuie sur une équipe mobile intégrée (Ehpad@dom). Cette alternative à l’entrée en institution crée une passerelle innovante entre structure et domicile. L’offre comprend l’aide et les soins quotidiens à domicile, la coordination de toutes les interventions (y compris de praticiens libéraux ou de portage de repas), une aide aux démarches administratives, un service de petits travaux dans le logement, une astreinte d’infirmière de nuit, une plateforme de téléassistance 24h sur 24 avec bracelet d’appel et détection de chutes, et une chambre à l’EHPAD pour 72 heures. De plus, les bénéficiaires ont accès aux différentes prestations de la Résidence Stéphanie (animations collectives, restaurant, halte répit-détente Alzheimer) et sont prioritaires pour les demandes d’hébergement temporaire. Le tarif pour l’ensemble des services est de 174 euros par mois. Seules les interventions des auxiliaires de vie sociale du service d’aide et d’accompagnement à domicile (SAAD) ne sont pas comprises, ni les prestations optionnelles de la résidence comme la restauration, précise Céline Vallet, cadre de santé et coordinatrice de l’EHPAD à domicile. « N’ayant pas obtenus de fonds publics pour cette expérimentation, nous la finançons pour moitié sur les fonds propres de la Croix-Rouge et pour l’autre grâce au mécénat de Malakoff Médéric et de la Fondation Médéric Alzheimer », explique Hélène Meilhac- Flattet, directrice de la structure et du Pôle domicile de Sartrouville. Pour mettre en place ce dispositif d’équipe mobile, les porteurs du projet ont mobilisé leurs ressources internes pour la coordination et ont recruté spécialement une psychomotricienne ; une psychologue et une infirmière. Le SAAD et le service de soins infirmiers à domicile (SSIAD) ont étoffé leurs équipes d’intervention à mesure des nouvelles admissions. Le personnel de l’EHPAD a été préparé à accueillir occasionnellement ces nouveaux résidents externes. Les critères d’admission sont les mêmes que pour l’entrée en EHPAD : personnes en perte d’autonomie (groupe iso-ressources 1 à 5) ou avec des troubles cognitifs. Après quelques mois de fonctionnement, les retours des familles sont positifs : elles apprécient surtout d’être déchargées de la coordination et sont rassurées par la téléassistance, observe Céline Vallet « La montée en charge est moins rapide que prévu et nous sommes freinés par les difficultés de recrutement d’aides-soignantes et d’auxiliaires de vie », relève Caroline Assis, cadre de santé du SSIAD. 15 places sur 24 sont pourvues et 6 dossiers sont en attente de recrutement d’aides-soignantes. Hélène Meillac-Flattet, chef de service, s’apprête à créer un pôle d’intervention composé de professionnels travaillant en EHPAD et à domicile, pour s’appuyer sur la polyvalence des agents et de leurs missions. Elle n’a pour autant aucune demande de professionnels travaillant en maison de retraite et souhaitant intervenir à domicile : la raison est l’isolement ressenti à domicile contrairement aux accompagnements pluridisciplinaires proposés en EHPAD. Pour évaluer l’expérimentation et démontrer sa pertinence, la direction a commandé une double évaluation : à l’Université Paris-Dauphine pour les aspects socio-économiques, et au CHU de Reims pour les aspects médicaux.

Direction(s), octobre 2018. Doc’Domicile, novembre 2018-janvier 2019. Mutations, octobre 2018. Assemblée nationale. Rapport d’information déposé par la commission des affaires sociales en conclusion des travaux de la mission sur les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). Iborra M et Fiat C (rapp.). 14 mars 2018. www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/rapports/cion-soc/l15b0769_rapport-information# (texte intégral).