Éditorial — La formation continue des professionnels en EHPAD, entre besoin et nécessité

Édito

Date de rédaction :
12 mai 2020

En EHPAD, les situations de pertes d’autonomie fonctionnelle et surtout cognitive sont de plus en plus complexes. Or la formation initiale des traditionnels métiers du soin auprès des personnes âgées ne couvre que très partiellement les problématiques réellement rencontrées sur le terrain. Les constats, de plus en plus partagés, d’une élévation du niveau de dépendance cognitive lors de l’entrée en EHPAD, de manques matériels et humains, d’une organisation mal adaptée et d’un niveau de formation globalement insuffisant concourent autant à la perte d’attractivité pour ces métiers du soin, qu’à l’épuisement des professionnels en poste. La création de nouveaux métiers plus spécifiques ainsi que la formation continue des anciens métiers s’imposent, dès lors, comme des réponses pertinentes pour autant qu’elles contribuent réellement à la satisfaction des besoins et à la résolution des problématiques professionnelles.

Ainsi, un nouveau métier plus adapté est celui d’« assistant de soins en gérontologie » ou ASG, formation et fonction spécifiques créées par le 3ème Plan Alzheimer, et dont la Fondation Médéric Alzheimer a coordonné, avec le Plan Alzheimer et France Alzheimer, le manuel national de formation. L’ASG intervient auprès de personnes ayant une maladie d’Alzheimer ou apparentée, en établissement ou à domicile. Il est indispensable dans les UCC (unités cognitivo-comportementales), les PASA (pôles d’activités et de soins adaptés), les UHR (unités d’hébergement renforcées) et les ESA (équipes spécialisées Alzheimer). Il est question à présent d’étendre son périmètre d’action à d’autres structures : les services de soins de suite et de réadaptation (SSR), les unités de soins de longue durée (USLD), les services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) … Ce succès n’est pas un hasard mais l’aboutissement logique d’une vraie prise en compte de l’évolution des complexités et notamment d’un basculement vers une formation hybride qui ne se limite plus au soins mais intègre davantage la nécessité d’être formé à l’accompagnement.

Mieux former et mieux outiller les professionnels qui travaillent auprès de personnes atteintes de troubles cognitifs et de leurs aidants, ne se réalise désormais plus en développant une offre pléthorique de formations techniques mais, au contraire, en se centrant sur les véritables besoins et nécessités du terrain et plus particulièrement en direction de cet accompagnement du « grand âge » et des troubles cognitifs.

Les autorités ne s’y sont pas trompées. Ainsi, la mesure 30 du rapport EL Khomri préconise de réduire drastiquement l’éventail des diplômes reconnus dans le champ du soin et de l’accompagnement des personnes en perte d’autonomie afin d’en augmenter la visibilité/lisibilité et, in fine, leur sens pratique.

Dans ce cadre et celui de la réforme nationale de la formation professionnelle en cours, le centre de formation de la Fondation Médéric Alzheimer a redéfini ses formations en proposant 4 formations Alzheimer certifiantes, qui se déclinent autant par dispositifs (EHPAD, domicile, structures spécifiques, hôpital) qu’au travers de parcours métiers. La Fondation envisage d’ailleurs de renforcer cette dernière dimension et a en particulier identifié plusieurs métiers déterminants pour l’accompagnement de la personne malade : l’aide-soignant(e), l’infirmier (e), l’auxiliaire de vie…

La rédaction