Du déni au sens de la réalité

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Date de rédaction :
26 avril 2016

« C’est tout le paradoxe du diagnostic de la maladie d’Alzheimer et des pathologies apparentées », écrit France Alzheimer : « véritable choc pour certains, il apparaît aussi comme un “soulagement” pour d’autres qui peuvent enfin mettre un mot sur un comportement perturbant car jugé irrationnel ». Mais le diagnostic entraîne bien souvent une autre attitude chez la personne malade : le déni. La psychologue Hélène Sabbé-Bérard explique : « le déni est une étape du processus de deuil : deuil de son état de santé antérieur, de ses capacités passées… Et les deuils sont multiples tout au long de l’évolution de la maladie ! Il pourra donc y avoir plusieurs périodes de déni au fil de l’évolution de la maladie, tant chez la personne malade que chez ses proches. Il est important de respecter ces phases sans brusquer la personne qui se protège ainsi d’une réalité trop difficile à accepter immédiatement. Pour autant, on veillera à ce que la personne ne reste pas figée dans un déni sans fin. C’est un équilibre difficile à trouver pour les familles, qui ne peuvent porter seules l’intégralité de l’accompagnement. Se tourner vers des professionnels me semble alors précieux tant pour la personne accompagnée que pour son proche. » « Accepter cette nouvelle situation, c’est aussi se projeter dans un autre rythme de vie plus ou moins régi par les contraintes de la maladie. Ce déni s’explique aussi par toute l’anxiété que suscitent aujourd’hui la maladie d’Alzheimer et ses pathologies apparentées. Les professionnels de santé assurent que le déni est une étape importante, pour ne pas dire presqu’obligée, dans la prise en compte de la maladie, tant par la personne malade que par l’aidant. Si l’aidant se doit d’accepter temporairement cette forme de déni, il doit, pour autant, veiller à la faire évoluer vers une forme d’acceptation, à ce qu’elle ne perdure pas au risque de devenir un obstacle à une prise en soin et en charge efficace. » France Alzheimer propose cinq conseils pratiques : faire preuve de patience ; parler beaucoup ; impliquer la personne malade ; ne pas confondre déni et espoir ; et se faire aider.

France Alzheimer. Fiche pratique. Comment réagir face au déni de la maladie ? Avril 2016. www.francealzheimer.org/sites/default/files/FA%20AI90%201502-HD_0.pdf, www.francealzheimer.org/alzheimer-sens-r%C3%A9alit%C3%A9%E2%80%A6/1582, 26 avril 2016.