Droit de conduire des personnes vivant avec la maladie d’Alzheimer : la voiture autonome inquiète les aidants

Innovation

Date de rédaction :
03 septembre 2021

L’évolution de la maladie d’Alzheimer peut aboutir à l’arrêt complet de la conduite automobile et modifier profondément la mobilité des personnes vivant avec la maladie d’Alzheimer et leurs aidants. Les véhicules semi-autonomes ou autonomes pourraient-ils être un moyen de prolonger la conduite des personnes malades, en les aidant à effectuer partiellement ou totalement certaines tâches, comme la direction et le freinage ? Les aidants ne semblent pas convaincus. Au Canada, Shabnam Hagzhare et ses collègues, de l’Institut de réhabilitation de Toronto, ont interrogé 20 aidants familiaux principaux de personnes vivant avec la maladie d’Alzheimer. La voiture autonome inquiète les aidants davantage pour la personne malade que pour eux-mêmes. La personne malade rencontrerait des difficultés pour les tâches de navigation. La voiture autonome ne procurerait pas le même sentiment de liberté lors de la conduite. La présence des aidants à bord resterait nécessaire. Les aidants ne pourraient pas se rendre compte de la progression du déclin cognitif à moins qu’un accident ne survienne. La personne malade pourrait être confuse, stressée ou agitée devant cette nouvelle technologie. Elle pourrait être incapable de réaliser certaines tâches, comme réagir aux pannes du système ou décider des lieux de prise et de dépôt du véhicule. En cas d’usage permanent d’un véhicule autonome, les compétences de conduite de la personne malade pourraient se dégrader. Enfin, un véhicule autonome ne permettrait pas à une personne malade de s’aventurer vers des destinations lointaines.

Haghzare S et al. Automated vehicles as a tool to extend the safe driving of people with dementia: family caregivers’ perspectives. Alzheimer’s Association International Conference 2021. Denver. 26-30 juillet 2021. https://alz.confex.com/alz/2021/meetingapp.cgi/Paper/55677.