Double peine : en plus de l’épuisement, 2 salariés aidants sur 3 ont des difficultés financières, sociales ou de santé

Selon l’Observatoire des salariés aidants de Malakoff Humanis, 21% des salariés du secteur privé sont aidants (+12 % par rapport à 2010). Le cumul des vulnérabilités a été amplifié par la crise sanitaire. Les personnes âgées de 18 à 39 ans et celles qui vivent seules, avec ou sans enfant, sont les plus sensibles au cumul des fragilités. Ainsi, 68 % des salariés aidants indiquent vivre au moins une situation de fragilité personnelle (contre 52 % des salariés). Ces difficultés sont financières (42 % contre 27 % pour l’ensemble des salariés), psychologiques (28 % contre 19 %) et l’isolement social (27% contre 18%). Les aidants sont également plus vulnérables dans la sphère professionnelle. 54% se disent épuisés professionnellement (contre 49 % pour l’ensemble des salariés) et 49 % stressés au travail (contre 39 %). Ils sont également davantage inquiets à l’idée de perdre leur emploi : 44 % des salariés aidants contre 30 % pour l’ensemble des salariés. Pour les salariés aidants, la carrière fait souvent office de variable d’ajustement. 39 % des salariés aidants éprouvent des difficultés à concilier vie professionnelle et vie personnelle (contre 32 % pour l’ensemble des salariés). Le taux d’absentéisme des salariés aidant est supérieur à celui des autres salariés. Fin 2020, 47 % d’entre eux déclaraient avoir eu au moins un arrêt de travail dans l’année (contre 36 % pour l’ensemble des salariés). Par ailleurs, 64 % des salariés aidants déclarent prendre des congés pour s’occuper de leur proche dépendant. 21 % des salariés aidants estiment être accompagnés par leur entreprise et 41 % pensent qu’elle devrait le faire de manière prioritaire. Leurs attentes portent notamment sur la mise en place de formations destinées aux managers pour détecter les fragilités (72 %), et d’actions pour encourager les salariés concernés à partager leur situation (65 %). Ces derniers hésitent encore en effet à parler de leur situation par peur d’être stigmatisés (pour 42 % d’entre eux) ou d’être pénalisés en termes d’évolution professionnelle (41 %), alors même que le travail est un élément positif dans la vie des salariés aidants qui, en dépit des difficultés liées à ce statut, se déclarent très engagés dans leur vie professionnelle (63 %).

https://newsroom.malakoffhumanis.com/actualites/malakoff-humanis-presente-les-resultats-de-son-observatoire-des-salaries-aidants-01a0-63a59.html, www.la-croix.com/France/aidants-pris-piege-double-peine-2021-10-06-1201179119, 6 octobre 2021.