Diagnostic précoce : pour développer des médicaments à visée préventive

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Date de rédaction :
21 janvier 2016

« Le secteur public n’est pas équipé pour faire du développement », explique le Pr Philippe Amouyel, directeur général de la Fondation Plan Alzheimer, qui défend les partenariats public-privé. « c’est pour cela que le programme européen Innovative Medicines Initiative a lancé des consortiums gigantesques, avec des dizaines de laboratoires publics et privés, pour encourager des interactions entre ceux qui génèrent des hypothèses et ceux qui peuvent créer des médicaments à partir de ces hypothèses. On parle aujourd’hui d’une recherche précompétitive ». Pour Philippe Baqué, du Monde diplomatique, le leitmotiv de la recherche précompétitive est désormais le diagnostic précoce : il s’agit d’identifier des personnes atteintes de quelques troubles de mémoire qui pourraient développer dans dix ou quinze ans la maladie d’Alzheimer. Ce changement d’approche repose sur une nouvelle définition de la maladie, élaborée en 2007 par une équipe de chercheurs internationaux dirigée par le Pr Bruno Dubois, neurologue et directeur du centre des maladies cognitives et comportementales à l’hôpital Pitié-Salpêtrière de Paris. Jusqu’alors, explique celui-ci, « la maladie d’Alzheimer n’était diagnostiquée qu’à partir d’un certain seuil de sévérité : le stade de la démence. Nous proposons désormais des critères de diagnostic qui incluent tous les stades de la maladie, notamment celui qui existe avant l’apparition des symptômes, appelé stade prodromal. » Conséquence de cette nouvelle définition : les laboratoires axent leurs recherches sur des médicaments destinés non plus aux personnes âgées, mais à des personnes plutôt jeunes et en bonne santé, qui pourront être traités préventivement durant plusieurs années. »

Le Monde diplomatique, février 2016.