Deuil anticipé : une intervention cognitivo-comportementale
Interventions non médicamenteuses
« Deuil signifie douleur, mais pas n’importe quelle douleur, celle de la perte. Ce n’est pas une douleur provoquée par une blessure physique et pourtant, le deuil est ressenti dans le corps. Ce n’est pas une agression psychologique comme peut l’être un reproche violent, et pourtant, c’est bien dans notre tête qu’on éprouve cette atteinte invisible et insupportable, cette amputation de notre identité », explique le psychologue Alexandre Manoukian. On peut distinguer trois grandes étapes dans ce processus : le choc, la prise de conscience et l’espoir. Y a-t-il une limite de temps ? « Oui et non, car reconnaître la perte, ce n’est pas l’accepter, c’est vivre avec l’absence sans se résigner. » « Le deuil anticipé (pre-death grief) joue un rôle important dans l’aide aux personnes atteintes de démence, et a un impact négatif sur les aidants », rappellent Franziska Meichsner et Gabriele Wilz, du département de conseil et psychologie clinique de l’Université Friedrich Schiller à Iéna (Allemagne). Dans un essai contrôlé et randomisé auprès de deux cent soixante-treize aidants, les psychologues ont testé l’effet d’une intervention cognitivo-comportementale de douze séances réparties sur six mois, comprenant un module de sensibilisation au deuil et à la façon d’y faire face. L’intervention réduit le fardeau de l’aidant dû au deuil anticipé.
Manoukian A. Les phases du deuil. Doc’Accompagnement 2016; 5: 21-22. Septembre-octobre 2016. Meichsner F et Wilz G. Dementia caregivers’ coping with pre-death grief: effects of a CBT-based intervention. Aging Ment Health, 26 octobre 2016.