Dette cognitive

Prévention

Date de rédaction :
03 mars 2017

À l’occasion de la semaine du cerveau, le Pr Francis Eustache, directeur de l’unité INSERM U1077 (Neuropsychologie et neuroanatomie fonctionnelle de la mémoire humaine) à l’Université de Caen-Normandie, explique que la neuro-imagerie « a aidé à mieux comprendre les mécanismes de la mémoire, certaines altérations et à quoi elles sont dues. On a, dans les cas de maladie d’Alzheimer, remarqué une petite lésion au niveau de la tête de l’hippocampe créant des dysfonctionnements. Et nous nous sommes rendu compte que le cerveau mettait alors en place des mécanismes de compensation. Ce qui est intéressant aujourd’hui c’est le mot prévention. On essaie de comprendre pourquoi certaines personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer la développent cinq à sept ans plus tard que d’autres. On a observé qu’elles avaient une réserve cognitive qui les rendait plus fortes et retardait les symptômes et effets de la maladie. A contrario, d’autres personnes vont développer la maladie plus rapidement. Et ce, parce qu’elles ont une dette cognitive engendrée par des facteurs de risques comme le diabète, le cholestérol, l’hypertension, l’excès de sucre et de graisses. L’éducation joue aussi beaucoup dans la réserve cognitive. Il est important de lire, d’éveiller la curiosité, de favoriser les échanges sociaux qui stimulent la mémoire. Et ce dès la petite enfance. Cela va permettre aux jeunes d’acquérir des habitudes permettant de développer l’envie d’apprendre, l’envie du lien social. Le sport aussi est important, il permet d’oxygéner le cerveau. »