Détection des fragilités : en Occitanie, la moitié des 9 000 participants du programme de prévention ICOPE présente des troubles cognitifs

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Date de rédaction :
23 juin 2021

Le dépistage des fragilités de la personne âgée, menée depuis avril 2020 par le gérontopôle du CHU de Toulouse dans le cadre du programme ICOPE de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) vise à prévenir la perte d’autonomie le plus précocement possible. Les premiers résultats indiquent que 56 % des 9 000 participants présentent des troubles cognitifs. L’idée est de repérer la perte d’une fonction pour la rétablir le plus rapidement possible avant que d’autres ne soient altérées, explique le Pr Bruno Vellas, responsable du gérontopôle. Pour l’OMS, vieillir en bonne santé, c’est garder ses fonctions pour continuer à faire ce qui est important pour chacun d’entre nous. ICOPE est un programme en plusieurs étapes. La première est un dépistage des fragilités de la personne âgée, seule ou accompagnée d’un proche ou d’un professionnel de santé, grâce à des applications gratuites (Icope Monitor, Icope Bot). Un questionnaire évalue six domaines : le déclin cognitif (test de mémoire), la mobilité (se lever cinq fois d’une chaise bras croisés sur le thorax), la malnutrition, la déficience visuelle et auditive, et les symptômes dépressifs.

En cas de fragilité déjà connue ou de bonne santé, le test est renouvelé 4 à 6 mois après le premier. Le patient peut être suivi à distance par un infirmier hospitalier ou un centre de santé, qui recevra une alerte en cas de déclin dans une ou plusieurs des six fonctions de l’outil de dépistage. Dans la deuxième étape, en cas de baisse d’une capacité, le participant est invité à réaliser une évaluation plus approfondie de la fonction altérée ou une évaluation gériatrique standardisée si la personne est déjà fragile. Dans la troisième étape, un plan de soins est élaboré pour maintenir la fonction. En Occitanie, territoire expérimental du programme, plus de 9 000 personnes âgées se sont inscrites, avec une moyenne d’âge de 74,8 ans, et plus de 2 100 professionnels de santé, (médecins, infirmiers, pharmaciens et kinésithérapeutes, ont téléchargé l’application. Entre avril 2020 et mai 2021, 14 000 dépistages ont été réalisés (en comptant les renouvellements). 5 % des participants n’avaient aucune anomalie dans leurs fonctions, 71% une déficience visuelle souvent déjà connue, 56 % des troubles cognitifs, 49 % un déficit auditif, 36 % des troubles psychologiques, 33 % une baisse de la mobilité et 17 % des troubles de la nutrition. Parmi les nouvelles pertes fonctionnelles, 31 % des participants avaient un déclin cognitif nouveau, 28% une sensation récente d’être déprimé, 27% une baisse récente de l’audition, 20% de la vision et 10% une perte de poids. Entre 10 et 20% auront besoin d’une évaluation plus approfondie. Parmi les participants qui ont choisi de s’auto-évaluer (un millier de personnes âgées en moyenne de 68,6 ans), 14 % ne présentent pas d’anomalies. La vision est le domaine le plus altéré (62 %) suivi de la cognition (45 %) et de l’audition (33 %). Un retour d’expérience montre que plus des deux tiers des participants étaient satisfaits du projet ICOPE et estimaient qu’il leur permettait de mieux comprendre leurs capacités.

www.ladepeche.fr/2021/06/15/avec-le-programme-vieillir-en-bonne-sante-le-gerontopole-de-toulouse-a-deja-depiste-15-000-seniors-9608606.php, Gérontonews, 15 juin 2021.