Détecter la fragilité des aidants (1)

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
12 juin 2020

« Avec le temps, va, tout s’en va… L’autre qu’on aimait tant… » chantait Léo Ferré. « Lorsqu’ont été créées les premières équipes d’aide aux personnes âgées dépendantes, nous n’avions pas imaginé que notre travail nous amènerait à prendre en compte et en charge la souffrance des aidants », écrit Olivier Frezet, directeur de Domcare, le service de soins à domicile de la Maison de santé protestante de Bordeaux-Bagatelle à Talence (Gironde). « Ces aidants traversent de graves crises identitaires, de confiance en eux-mêmes, en l’équipe soignante. Nous constatons de vrais états dépressifs, des états mélancoliques, toutes situations objectivement pathologiques qui ruinent le fragile équilibre de leur vie encore un peu commune. Il n’est pas exceptionnel de voir mourir les aidants – vieillesse, maladie à leur tour, suicide – laissant leur parent dans une situation de grande vulnérabilité. C’est souvent cette rupture du couple aidant-aidé, souvent aussi celle du couple lui-même, qui rend inévitable l’hospitalisation des personnes âgées dépendantes. Une équipe pluridisciplinaire a été créée, centrée sur ce couple et son environnement et capable d’intervenir rapidement (ESAD, équipe de soutien aux aidants à domicile). Créée en 2014, elle est rattachée au PAERPA (parcours pour les personnes âgées en perte d’autonomie) et comprend un technicien coordonnateur de l’aide psychosociale aux aidants (TC-APSA), une assistante sociale, une psychologue, un ergothérapeute et une secrétaire. Avec l’accord de la personne aidée, l’équipe permet à l’aidant de s’appuyer sur des professionnels médico-sociaux pour aborder plus aisément les questions environnementales. Un relais peut ainsi se faire, tout en laissant à chacun sa place et sa fonction.

Revue du Conseil départemental de la Gironde de l’Ordre des médecins 2018 ; 66 : 26-27.