Des routines pour l’autonomie dans les activités de la vie quotidienne (1)

Interventions non médicamenteuses

Date de rédaction :
13 décembre 2014

Le Prix De Beys de la Fondation Roi-Baudouin couronne tous les trois ans un chercheur pour sa contribution exceptionnelle dans le domaine de la recherche médicale scientifique à dimension sociale. C’est l’une des plus prestigieuses distinctions du genre en Belgique, d’un montant de 120 000 euros. Le Prix De Beys a été attribué cette année au Pr Éric Salmon, neurologue et chef de la clinique de la mémoire au CHU de Liège, « pour l’approche innovante de la maladie d’Alzheimer et des troubles cognitifs qu’il développe depuis plusieurs années, en partant des ressources de la personne plutôt que de ses déficits. » La personne peut souvent conserver une autonomie relative mais satisfaisante, même jusqu’à un stade assez avancé de la maladie, à condition d’adapter son mode de vie et celui de son entourage, explique Éric Salmon : « lorsque des difficultés cognitives ou des troubles de la mémoire surgissent, on a tendance à mettre l’accent sur les déficits : tout ce que le patient ne parvient plus à faire, les problèmes qu’il rencontre. La personne est donc très vite étiquetée “Alzheimer”, comme si, du jour au lendemain, elle n’était plus du tout capable de fonctionner normalement. Pourtant, un grand nombre de ressources et de capacités sont préservées et le resteront pendant une grande partie de la maladie. Elles peuvent être mobilisées, mais à condition de changer certaines habitudes, d’adopter de nouveaux comportements, d’imaginer des stratégies adaptées. » L’équipe propose d’abord au patient un bilan approfondi, qui évalue non seulement les actes dans lesquels la personne est moins performante, mais surtout les capacités encore intactes. « À partir de là », explique le Pr Salmon, « nous recherchons les stratégies d’adaptation qui peuvent être mises en place dans la vie quotidienne, compte tenu des priorités du patient. Car il est clair qu’il faut faire des choix : à cause de la maladie, on ne peut plus tout faire comme avant. C’est donc aussi une approche très personnalisée. Si pouvoir continuer à jouer aux cartes avec ses amis est vraiment quelque chose qui compte dans la vie d’un patient, nous allons mettre l’accent sur des stratégies adaptées à cette activité-là »

Fondation Roi-Baudouin, www.kbs-frb.be/pressitem.aspx?id=314556&langtype=2060, www.chu.ulg.ac.be, 18 décembre 2014.