Des financements innovants pour la recherche en sciences humaines et sociales
Interventions non médicamenteuses
« La recherche en sciences humaines et sociales dans le domaine de la santé (qui porte sur l’expérience de la maladie, les formes de prise en charge et les différentes compétences socio-professionnelles impliquées par celles-ci, les politiques de santé), concerne une science, la médecine, et des pratiques individuelles et collectives (de patients, proches, professionnels) qui ont une incidence directe sur la vie des personnes et leur état de santé », écrit Martine Bungener, du centre de recherche Médecine, sciences, santé et société (CERMES). « Sans prendre nécessairement la forme de « recherche-action », cette recherche a d’entrée de jeu, potentiellement, une portée pratique significative. Depuis quelques années, elle a retenu l’attention de certains organismes qui ne sont pas, au premier chef, des opérateurs de la recherche, mais des organismes parapublics, des agences créées par les gouvernements, des associations dont l’objet est la santé humaine et la médecine. » Pour l’économiste, « les travaux en sciences humaines et sociales financés et reçus par les associations pionnières en ont intéressé d’autres concernées par des problématiques proches ; le vivier des chercheurs disponibles pour effectuer ces travaux s’est accru, ainsi que leurs compétences. On constate donc un phénomène de “boule de neige”. Toutefois, il faut garder à l’esprit que ces chercheurs constituent encore un tout petit milieu. Les premières années, il est fréquent que certains de ces appels d’offre restent infructueux car les différentes pathologies concernées se font concurrence entre elles. De plus, il existe pour ces chercheurs un coût d’entrée important dans les spécificités de chacune des pathologies nouvelles sur lesquelles ils sont conduits à travailler au gré de ces nouveaux appels à projet. Comme je suis alors souvent amenée à le dire aux fondations face à la déception d’un premier appel d’offre ayant attiré peu de candidats, un délai de latence de deux, voire trois années, est donc tout à fait compréhensible. Il est nécessaire de persister au-delà pour voir arriver de bons projets ! Le sida a été, pour les travaux en sciences humaines et sociales, avant l’arrivée de soins efficaces, une maladie paradigmatique, au même titre que la maladie d’Alzheimer aujourd’hui. »
Lettre de l’Institut des sciences humaines et sociales du CNRS, janvier 2017. www.cnrs.fr/inshs/Lettres-information-INSHS/lettre_infoinshs45hd.pdf.