Des avancées pour le bien vieillir, mais les personnes vivant avec une maladie d’Alzheimer une nouvelle fois oubliées

Édito

Date de rédaction :
04 novembre 2021

Le vote en première lecture du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2022 à l’Assemblée nationale est un premier pas. Certaines mesures emblématiques pour le grand âge et l’autonomie, en particulier la revalorisation au niveau du SMIC (58 € nets par jour) de l’allocation journalière de proche aidant et l’élargissement à tous les proches aidants de personnes recevant l’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie), sont une première victoire, fruit de plusieurs années de mobilisation des associations. Un minimum vital pour les aidants d’un proche dépendant : le symbole est fort.

Mais ces avancées ne peuvent faire oublier l’abandon de la Loi grand âge qui devait doter le pays d’une vision et d’un grand projet de société que les personnes vivant avec une maladie d’Alzheimer attendaient vivement. Elles ont, en effet, des besoins spécifiques et leur bien vieillir ne peut se résumer à une équation financière !

Au cœur de ces besoins, les interventions non médicamenteuses (INM), qui en l’absence de traitement curatif de la maladie d’Alzheimer, sont au centre de l’accompagnement des personnes malades. Ces interventions ne sont pas des activités récréatives, elles ne sont pas non plus des médecines alternatives. Elles sont mises en place, en suivant un protocole rigoureux (indications et contre-indications, posologie, etc.) afin d’avoir un réel effet thérapeutique.

Elles permettent d’améliorer l’autonomie dans la vie de tous les jours, de préserver, voire améliorer, les fonctions cognitives et sensorielles, de préserver les liens sociaux avec l’entourage. Elles peuvent aussi favoriser la confiance en soi et l’estime de soi.

La nouvelle société savante pour la promotion des interventions non médicamenteuse est destinée à faciliter leur intégration dans les systèmes de santé. La feuille de route Maladies neuro-dégénératives 2021-2022 qui se déploie actuellement doit favoriser leur développement.

Les professionnels ont commencé à s’en saisir. Il faut accélérer.

Hélène Jacquemont
Présidente de la Fondation Médéric Alzheimer