Des aidants « emprisonnés »

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
04 juin 2020

De nombreux aidants de patients ayant des troubles cognitifs majeurs se sentent emprisonnés » du fait d’obligations, de craintes, de peurs, qui les contraignent à rester enfermés, à la fois physiquement au domicile et psychologiquement, écrit Emmanuel Montfort, du laboratoire interuniversitaire de psychologie, personnalité, cognition, changement social (LIP/PC2S, EA 4145) à l’Université Grenoble-Alpes. Ces difficultés impliquent de mettre en œuvre des processus d’adaptation fonctionnelle et affective et relèvent pour une large part de la relation à la personne dépendante. La qualité de la relation aidant–aidé constitue donc un facteur critique, qui détermine la nature de l’aide et le bien-être des aidants eux-mêmes, mais aussi la construction du rôle d’aidant, qui évolue au gré des crises et des pertes de capacité de la personne malade, et qui renvoie au sens de l’existence. Cette évolution est marquée par la survenue des événements marquants qui jalonnent la maladie d’Alzheimer, ce qui implique pour les aidants de redéfinir leur proximité relationnelle avec le proche malade. Pour améliorer les effets modestes de ces approches relationnelles, il faut permettre aux aidants de faire face à leurs désaccords ou à leurs attentes divergentes, de faire preuve de créativité et de souplesse.

Montfort E. Comment évoluent les relations entre patients déments et proches aidants. Neurol Psychiatr Gériatr 2019 ; 19 : 227-232. Août 2019. www.em-consulte.com/article/1306489.