Dérapages verbaux

Échos d'ailleurs

Date de rédaction :
01 janvier 2008

L’entourage d’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée est parfois choqué ou mortifié d’entendre un proche proférer des remarques désobligeantes (gros mots, injures raciales, plaintes concernant le conjoint). S’agit-il d’éclairs aléatoires provenant de cellules malades (explication biologique) ou au contraire, la maladie n’aurait-elle pas dévoilé des inhibitions, exposant une face cachée de la personne qu’elle aurait trop longtemps réprimée (explication psychanalytique) ? Pour le Dr Steven DeKosky, directeur du centre de recherche Alzheimer de l’Université de Pittsburgh (Pennsylvanie, Etats-Unis), qui rejette l’explication freudienne, il n’est pas juste de vouloir attribuer un sens à ces expressions. Ces épisodes sont l’un des nombreux changements douloureux auxquels les familles ont à faire face lors de l’évolution de la maladie. Il ne sert à rien d’argumenter, de corriger, de raisonner : il faut au contraire entrer dans le monde distordu (skewed ) de la personne malade, essayer de voir les choses comme elle, et apprécier le même coucher de soleil six fois de suite, s’il le faut. www.nytimes.com , 26 décembre 2007.