Dépendance : un débat national en 2019
Droit des personnes malades
Le président de la République Emmanuel Macron a souligné, devant la Mutualité française, la nécessité d’avoir « un débat national, indispensable pour répondre au nouveau risque de la dépendance. Sur ce sujet, l’année 2019 sera consacrée à une loi qui sera votée avant la fin de l’année ». « Cette grande transformation ne se fera pas du jour au lendemain ». Il ne s’agit pas « simplement d’un engagement financier – il sera au rendez-vous car il nous faut investir sur ce sujet- mais il nous faut construire un nouveau risque, répondre à une nouvelle vulnérabilité sociale. » D’ici à 2050, la France comptera près de 5 millions de personnes de plus 85 ans, contre 1.5 million aujourd’hui. Le financement public de la dépendance par l’Etat et les départements s’élève à près de 24 milliards d’euros annuels. Sur le système de santé, le chef de l’Etat a déclaré : « nous devons intervenir plus tôt, plus massivement, en nous mobilisant tous. […] Pour répondre à ces défis, nous devons réussir à transformer notre modèle historique » : « Il faut passer d’une logique de gestion de l’offre de soins, à une logique de demandes fondées sur les services à rendre à la population sur le territoire […] Il faut décloisonner la médecine de ville et la médecine hospitalière. »
Gilles Duthil, magistrat financier, préconise de développer, sur l’ensemble du territoire, « des centres gérontologiques locaux, mutualisant toutes les structures aujourd’hui financées par l’assurance maladie pour accompagner les personnes âgées, en donnant la priorité à la prise en charge à domicile. Les services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) et les services polyvalents d’aide et de soins à domicile (SPASAD), devraient compléter leur offre, soit seuls, soit en s’adossant à un EHPAD (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes). Cela demande de simplifier le code de l’action sociale et des familles, en fusionnant les catégories d’établissements et des services dans un seul statut. Les acteurs devraient se conformer à un cahier des charges commun, seraient obligés de se regrouper et de s’intégrer dans les filières gériatriques. »