Dépendance : quel coût ?

Droit des personnes malades

Politiques

Date de rédaction :
03 septembre 2020

Les politiques françaises nomment « dépendance » le « besoin d’une aide pour l’accomplissement des actes essentiels de la vie » pour les personnes d’âge avancé (article L232-1 du Code de l’action sociale et des familles). Définir le périmètre des dépenses dues à la dépendance n’a rien d’évident, rappellent les économistes Antoine Bozio, Agnès Gramain et Cécile Martin, qui se demandent notamment comment mesurer le surcoût des dépenses de soins et d’hébergement liées à la dépendance, mais aussi comment comptabiliser l’aide apportée par les familles ou le conjoint, aide informelle qui n’est ni rémunérée, ni déclarée. Le temps que l’entourage passe à s’occuper d’une personne dépendante n’est jamais comptabilisé par l’administration. Ainsi, une personne dépendante prise en charge 24 heures sur 24 par son conjoint et sa fille ne coûterait rien. Mais si cette même personne arrive dans un EHPAD (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), tout d’un coup, elle coûte quelque chose. D’un point de vue économique, il faut intégrer le temps de l’entourage. Le problème est de lui donner une valeur. Les trois chercheurs évaluent le coût total de la dépendance entre 41 et 45 milliards d’euros. Plus de la moitié de cette enveloppe, entre 21 et 23,8 milliards d’euros, provient des finances publiques, soit un peu plus de 1% du PIB [produit intérieur brut, un indicateur de l’accroissement de la richesse nationale]. Les particuliers supportent un coût qui se situe entre 17 et 21 milliards d’euros. Ce coût pour les ménages se concentre pour plus de la moitié sur l’aide informelle et pour près d’un tiers sur les dépenses d’hébergement.

Mutations, octobre 2018.