Dénutrition : retrouver le plaisir de manger
Interventions non médicamenteuses
La perte d’autonomie pour les gestes du quotidien (difficultés à faire les courses, à préparer les repas, etc.) fait partie des facteurs de risque de la dénutrition et conduit généralement les personnes à déléguer tout ou partie des activités culinaires à un tiers, devenant ainsi dépendantes sur le plan alimentaire, rappelle Nathalie Bailly, maître de conférences au département de psychologie de l’Université de Tours. Lutter contre la dénutrition suppose de maintenir le plus longtemps possible une prise alimentaire qui réponde aux besoins nutritionnels du corps vieillissant, sans pour autant oublier les besoins hédoniques des personnes. Or, lorsque l’on s’intéresse au vieillissement, le plaisir est une notion peu étudiée, certainement parce que, dans l’imaginaire collectif, il devient difficile de se faire plaisir à partir d’un certain âge, explique la psychologue. Son équipe de psychologie des âges de la vie travaille actuellement à la validation d’une mesure du plaisir alimentaire. Cette mesure comprend deux dimensions : le plaisir consommatoire lié à l’expérience hédonique au moment de la consommation (aimer les saveurs, les sensations qu’accompagnent un bon repas, etc.) ; le plaisir anticipatoire du plaisir de manger (aimer l’odeur d’un repas que l’on prépare, se réjouir d’aller au restaurant, etc.). Cet outil permettra d’évaluer le plaisir lié au repas chez les personnes âgées et de proposer si besoin une aide personnalisée en termes alimentaires.
Bailly N. Projets AUPALESENS et RENESSENS : alimentation et plaisir de manger. Rech Vieil 2017 ; 11 : 5. Octobre 2017.
https://gdr.site.ined.fr/fichier/rte/65/GDR%20-%20Lettre%20dinformation%2011.pdf (texte intégral).