Déficits sensoriels : s’adapter à la baisse d’acuité auditive (1)
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Parfois confondus ou masqués par les troubles cognitifs, les déficits sensoriels restent l’un des marqueurs caractéristiques de l’avancée en âgé, écrit Juliette Viatte, de Géroscopie. S’il est impossible de faire disparaître ces déficits sensoriels, les établissements peuvent en revanche s’adapter à cette baisse d’acuité, impliquée dans la perte de mémoire et l’augmentation des chutes. Les baisses auditives et visuelles vont progressivement fragiliser les gestes du quotidien. Tout devient compliqué (lire, se maquiller, se raser, trouver sa monnaie, prendre les transports en commun…) et impacte petit à petit l’autonomie de la personne en altérant ses moyens de communication avec les autres et sa capacité à créer du lien. Les modifications physiologiques liées à ces pertes auditives isolent socialement, entraînant dépression, anxiété, frustration et colère. On sait aujourd’hui que le degré de gravité des troubles émotionnels ou mentaux augmente avec celui de la perte auditive, mais aussi qu’une personne atteinte d’une baisse de 25 décibels présente trois fois plus de risques de chuter. Chaque palier supplémentaire de 10 décibels multiplie ce risque par 1.4.
Géroscopie pour les décideurs en gérontologie, février 2018. Amieva H et al. Self-Reported Hearing Loss, Hearing Aids, and Cognitive Decline in Elderly Adults: A 25-Year Study. J Am Geriatr Soc 2015; 63(10): 2099-2104. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26480972. Octobre 2015.