Déficit cognitif léger : définition et pronostic
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Diagnostic et détection
Le déficit cognitif léger est un syndrome clinique hétérogène reflétant une modification de la fonction cognitive et des déficits sur les tests neuropsychologiques alors que les activités de la vie quotidienne sont relativement intactes. Les pratiques diagnostiques et thérapeutiques sont très diverses. Un consensus d’experts britanniques en donne une nouvelle définition : le déficit cognitif léger est un état de risque de déclin cognitif et fonctionnel supplémentaire ; 5 à 15 % des personnes atteintes de déficit cognitif léger vont développer des troubles neurocognitifs sévères dans l’année. Cependant, environ 50 % d’entre elles restent stables à 5 ans et, dans une minorité, les symptômes se résorbent avec le temps. Les tests cognitifs, la neuroimagerie et les biomarqueurs de fluides peuvent améliorer la sensibilité et la spécificité du diagnostic étiologique [s’appuyant sur les causes de la maladie], et peuvent également aider à orienter le pronostic. Les critères diagnostiques permettent de poser un diagnostic de la maladie d’Alzheimer lorsque le déficit cognitif léger s’accompagne de modifications des biomarqueurs, mais ces biomarqueurs ne sont pas disponibles dans la pratique clinique courante au Royaume-Uni. Les techniques statistiques combinant des biomarqueurs apportent une meilleure sensibilité et une plus grande spécificité que n’importe quel marqueur unique, mais l’utilité pratique des biomarqueurs, seuls ou associés à des tests cognitifs, reste à valider à grande échelle avant de les déployer en pratique clinique. Pour réaliser des études de cette envergure, il faut accroître la participation à la recherche des personnes atteintes de déficit cognitif léger.
Dunne RA et al. Mild cognitive impairment: the Manchester consensus. Age Ageing, 17 novembre 2020. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33197937/.