De l’épuisement au meurtre

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
01 octobre 2007

Léopold a tué son épouse à coups de couteau, mais il a raté son propre suicide. Le septuagénaire a été mis en examen pour homicide volontaire, puis relâché et placé sous contrôle judiciaire. C’est parce qu’il attendait depuis trop longtemps une place en institution que Marcel, quatre-vingt six ans, avait étranglé sa femme avec un foulard. « Après soixante ans d’amour fusionnel, la maladie d’Alzheimer avait fait de son épouse une étrangère, devenue agressive et indépendante » raconte son avocat. L’ancien charcutier a été condamné à une peine symbolique d’un an de prison avec sursis. « ma peine est de vivre » a-t-il déclaré. Que la décision de mourir soit prise à deux ou pas, l’épuisement, le stress ou la dépression sont présents dans tous les cas. Eric Fiat, philosophe et responsable d’un master d’éthique médicale, souligne « à moins d’être un saint ou un héros, il est impossible de ne pas, par moments, être tenté par la haine, la violence ou le dégoût ». Quand on s’occupe d’un malade, il faut utiliser toute la palette des moyens existants pour s’accorder des respirations », estime pour sa part Guy Le Rochais de France Alzheimer. « Or nombreuses sont les familles qui ne sont pas capables de suivre financièrement ».
www.lefigaro.fr , 10 octobre 2007. www.liberation.fr , 4 octobre 2007.