De la sensibilisation à l’action

Société inclusive

Date de rédaction :
01 novembre 2005

La dépendance liée au vieillissement de la population est, pour de nombreuses sociétés, un défi de plus en plus prégnant, tant pour les finances publiques, pour les familles que pour l’organisation des soins. A travers la presse internationale, on constate l’ébauche de pistes diverses. Au Japon, face à l’explosion des dépenses sanitaires liées aux personnes âgées dépendantes, le gouvernement veut réduire la prise en charge financière des soins aux seniors de plus de soixante-dix ans (The Japan Times). Le Japon se débat contre des dépenses d’hospitalisation de personnes âgées parmi les plus importantes des pays développés. Au Royaume-Uni, le système public de santé (NHS), est lui aussi confronté à la pression financière liée aux conséquences du vieillissement de la population (The Guardian), sans connaître pour l’instant les réponses à l’augmentation de 53%, dans les trente prochaines années, des personnes de plus de soixante-cinq ans. Aux Etats-Unis, un médecin chercheur évoque la possibilité de retarder le placement des malades atteints d’Alzheimer – pour épargner cinq milliards de dollars par mois (MCNBC.com). Le propos n’est pas uniquement matérialiste : ce médecin explique qu’il est possible de travailler sur la prévention et l’hygiène de vie. 
Parallèlement, des efforts sont réalisés un peu partout dans la prise en charge des personnes âgées dépendantes. L’Espagne avance sur le plan législatif : d’ici 2007, une loi sur la dépendance sera mise en application, à l’issue d’un très long processus de maturation (El País). Il permettra notamment de verser un salaire aux proches, souvent les conjoints, qui s’occupent d’un parent âgé et dépendant. Le point fort de la loi sera de créer un droit à l’assistance, jusqu’à présent limitée au cas par cas. Toujours en Espagne, mais cette fois du côté des institutions, la Fondation de la Reine Sophie contribue activement à la prise en charge des malades atteints de troubles neurodégénératifs, et notamment d’Alzheimer. Un nouveau centre va ouvrir ses portes cette année, et la Fondation consacre aussi un budget substantiel à la recherche (www.larazon.es). L’Allemagne observe avec intérêt que l’habitat communautaire pour les patients atteints de la maladie d’Azheimer est une solution souple et humaine (www.alois.de). Dans les prochaines années, la formule de ces « appartements » se développera sans doute. Les Pays-Bas ont décidé de prêter main-forte à la Roumanie dans l’accueil des patients (www.tctubantia.nl). Du moins dans le cadre de projets de coopération entre une résidence de long séjour néerlandaise (Bruggerbosch) et une fondation (Karmel). Les Pays-Bas sont aussi à la pointe de l’organisation des soins, avec la création d’un nouveau métier, le « moniteur de soins » (www.eindhovensdagblad.nl). Il s’agit d’une personne « ressource », qui informe, contrôle la qualité des soins, accompagne, coordonne les prises en charge des malades d’Alzheimer. Aux Etats-Unis, on réfléchit à la création de centres « sur mesure » (The Dallas Morning News). Les « memory care centers » sont une alternative aux résidences de long séjour, qui soulage les proches et évitent aux malades un placement définitif. 
Depuis quelques années, l’information sur la maladie d’Alzheimer et autres affections neurodégénératives, et même sur les personnes âgées dépendantes, a évolué. Voici deux ans encore, la presse se faisait essentiellement l’écho de campagnes de sensibilisation du public à ces maladies qui progressent en nombre. 
Aujourd’hui, les articles sont plus focalisés sur toute la chaîne des conséquences de ces maladies : dépenses sanitaires, souffrance des aidants, difficultés de la prise en charge… Depuis peu, la presse cherche elle aussi toutes les solutions et idées à faire circuler…
Par Sabine Grandadam