De la recherche à l’implémentation : e-FINGERS

Le principe de la prévention de précision est qu’une méthode de prévention ne peut pas fonctionner chez tous les individus. Il faut donc varier les méthodes de prévention. FINGER à l’origine comprenait 5 domaines d’intervention (activité physique, alimentation, stimulation cognitive, prévention cardio-vasculaire et interactions sociales) et est actuellement en cours d’implémentation dans plusieurs pays dans le monde.

Une nouvelle version de FINGER est en cours d’évaluation : FINGER 2.0 :

• FINGER 2.0a : portant sur les signes cliniques prodromaux de la maladie d’Alzheimer ;
• FINGER 2.0b : agissant sur le mode de vie et intégrant des multi-nutriments et/ou un traitement médicamenteux (par exemple la metformine qui est un antidiabétique oral).

Une étude FINGER 2.0 de prochaine génération recrutera, pour un programme d’interventions de deux ans, des personnes de 60 à 79 ans, à risque de survenue de la maladie d’Alzheimer et, pour certaines, porteuses de la mutation génétique sur l’ApoE4 :

• groupe 1 : interventions sur le mode de vie + metformine 2 000 mg/j ;
• groupe 2 : interventions sur le mode de vie + metformine 1 000 mg/j ;
• groupe 3 : interventions sur le mode de vie + placebo ;
• groupe 4 : interventions sur le mode de vie (pour ceux intolérants ou allergiques à la metformine)
• groupe 5 : groupe contrôle (conseils santé standard).

Concernant l’implémentation de FINGER, on peut s’appuyer sur plusieurs catégories d’acteurs : principalement sur les municipalités puis sur les professionnels des soins primaires et de manière plus sélective les centres mémoire.

Il est important de passer du monde la recherche (monde restreint) à celui de la vie (échelle de la commune), et sortir des consultations mémoire. Pour ce faire, FINGER a développé des solutions numériques (smartphone, montres connectées) et des outils pour différents publics : Familly FINGERS pour les aidants, High Five for Life (pour les écoliers et lycéens). Il est nécessaire de combiner approche collective et approche individuelle.

L’implémentation est cependant entravée par la méconnaissance ou la négligence des interventions efficaces par les producteurs de soins, ainsi que dans les lois, règlements et politiques de soins.

Pour renforcer le soutien, toutes les parties prenantes doivent assumer leurs responsabilités :

• les chercheurs devraient communiquer leurs résultats de manière large et accessible, et fournir des outils pour une mise en œuvre efficace ;
• les décideurs politiques, les gouvernements locaux et nationaux et les assureurs de santé devraient stimuler et faciliter la mise en œuvre d’interventions efficaces et rentables en les finançant dès que possible ;
• les fournisseurs de soins de santé devraient fournir les meilleurs soins et donc veiller à se tenir informés des nouvelles interventions efficaces et rentables, à les adopter et à les mettre en œuvre.

La réduction du risque de déclin cognitif est possible à tout stade de la maladie : il n’est jamais trop tôt et il n’est jamais trop tard pour mettre en œuvre des interventions de prévention.