Dans le plus grand dépouillement (1)

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
29 avril 2020

Une aide à domicile québécoise, âgée de 37 ans, a utilisé la carte bancaire d’une octogénaire atteinte de la maladie d’Alzheimer, sous tutelle, pour lui soutirer 54 000 dollars canadiens (35 500 €). Elle avait pris au mot l’offre de la vieille dame, qui lui avait dit, selon elle : « Gâte-toi ! Tu peux aller “magasiner”, dépenser un peu. Je suis vieille, je n’ai pas 
d’enfants ». Profitant d’un long séjour à l’étranger de la tutrice de l’aînée, l’aide à domicile a loué une voiture de luxe, s’est offert des bijoux en or et a mis de côté 4 000 dollars en petites coupures dans un coffre-fort ouvert dans une banque le jour où elle a remis sa démission à l’association qui l’employait. Elle a été identifiée grâce à des caméras de surveillance des guichets automatiques. Pour le procureur, même si l’aînée consentait à ce que son aide à domicile « se gâte », son état de santé mentale affaibli ne lui permettait pas de donner son autorisation de façon éclairée. « C’est une forme d’aveuglement volontaire », a expliqué l’avocat de la vieille dame. Une politique de l’association d’aide à domicile, connue de l’accusée, lui interdisait de recevoir tout cadeau, don ou pourboire. Les réactions des internautes sont variées : l’aide à domicile mérite-t-elle la prison ? Va-t-elle rembourser et remettre cet agent au profit de la recherche sur la maladie d’Alzheimer ? Aura-t-elle une sentence assez sévère pour éviter que d’autres personnes ne soient tentées de faire de même ? L’employeur est-il responsable ?

www.journaldemontreal.com/2017/11/24/elle-a-depouille-de-54000-une-ainee-atteintedalzheimer, 24 novembre 2017.