Consentement donné par un tiers : quelle acceptabilité ?
Échos d'ailleurs
Obtenir un consentement éclairé des personnes atteintes de démence pour qu’elles participent à un essai clinique pose problème. Mais que pensent les différentes parties prenantes de la notion de consentement donné par un tiers (proxy consent ?) lorsque la personne malade n’est pas considérée comme capable de décider par elle-même ? Marie-France Dubois et ses collègues du département des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke (Québec) ont mené une enquête auprès de cinq groupes : des personnes âgées, des aidants informels, des médecins, des chercheurs spécialistes du vieillissement, et des membres de comités d’éthique. Quatre situations leur étaient présentées, impliquant quatre types de tiers : non-désigné, désigné dans une directive anticipée avec ou sans instructions concernant la participation à la recherche, et désignés par la Cour. Seuls 2% des répondants estiment que le consentement donné par un tiers ne devrait jamais être accepté. Dans tous les groupes, l’attitude des répondants dépend bien davantage du profil bénéfice-risque potentiel que du type de tiers. Pour la recherche impliquant un risque faible, plus de 90% des répondants seraient favorables à un consentement de substitution par un tiers désigné dans une directive anticipée ou par la Cour, et 80% par un tiers non désigné. Si le risque potentiel devient plus élevé, avec des bénéfices plus élevés pour la personne, les répondants sont plus divisés. La question est de savoir à quel seuil un risque peut être considéré comme faible.
Dubois MF et al. Comfort with proxy consent to research involving decisionally impaired older adults: do type of proxy and risk-benefit profile matter? Int Psychogeriatr, 24 mars 2011. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21429277.