Consentement des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer à la vaccination contre le coronavirus : Royaume-Uni

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
16 décembre 2020

Au Royaume-Uni, un quart des personnes décédées du Covid-19 étaient atteintes de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée, souligne la Société Alzheimer britannique. Actuellement, beaucoup de personnes sont âgées et vivent en maison de retraite. Elles devraient être parmi les premières à être vaccinées. Cela pose la question de leur consentement à la vaccination. Si la personne n’a pas la capacité de prendre la décision elle-même, il faudra alors prendre une décision de vaccination en son nom, dans son « intérêt supérieur ». Elle doit cependant participer autant que possible à la prise de décision. Si la personne malade a désigné un représentant légal, c’est à lui de prendre la décision finale après en avoir discuté avec les professionnels. Dans le cas contraire, la décision sera prise par les professionnels de santé après consultation des personnes les plus proches de la personne malade et celles qui la connaissent le mieux. La prise de décision dans le meilleur intérêt de la personne doit se concentrer sur celle-ci et inclure l’examen des risques et des bénéfices qu’elle court en se faisant vacciner ou non. Dans le cadre de la loi sur la capacité mentale de 2005 (Mental Capacity Act), la décision au mieux des intérêts doit également tenir compte des souhaits et des sentiments passés et présents de la personne. Par exemple, a-t-elle eu des opinions bien arrêtées contre les vaccins ? A-t-elle toujours eu un esprit civique, pensant d’abord au bien-être des autres ? La vaccination peut présenter des avantages indirects pour la personne, comme l’assouplissement éventuel des règles concernant les contacts avec les visiteurs. Ces avantages peuvent également être pertinents lorsqu’il s’agit de prendre en compte l’intérêt supérieur de la personne. L’établissement d’hébergement peut avoir intérêt à ce que tous ses résidents soient vaccinés mais il ne doit pas exercer d’influence indue ni chercher à passer outre à une décision prise dans l’intérêt supérieur de la personne. Lorsque des questions similaires se sont posées concernant le consentement à un test de dépistage du coronavirus, l’avis juridique anglais a été jusqu’à présent, dans la plupart des cas, qu’il est dans l’intérêt supérieur de la personne de subir un test. Les directives gouvernementales anglaises sur les tests pour les personnes déclarées en incapacité mentale vont dans ce sens. Il semble probable qu’il en sera de même pour la vaccination, mais une approche individualisée reste nécessaire.

www.alzheimers.org.uk/get-support/coronavirus/consent-vaccine-Covid-19-vaccination, 27 novembre 2020.