Conduite automobile : évaluer les fonctions qui régulent l’exécution des gestes
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Aux Etats-Unis, les médecins trouvent souvent difficile d’évaluer la capacité à conduire des personnes atteintes de déficit cognitif léger ou de démence légère, et de décider quand ils doivent envoyer un certificat médical aux autorités de transport en vue d’un retrait de permis, rappellent Mark Rapoport et ses collègues, du département de psychiatrie du centre des sciences de la santé Sunnybrook de Toronto (Canada). Il s’agit de prendre en compte à la fois la sécurité de leurs patients, celle des autres usagers de la route et les effets négatifs potentiels de ce certificat. Dans un essai contrôlé et randomisé auprès de 69 médecins, les chercheurs ont testé un outil informatique d’aide à la décision d’arrêt de la conduite automobile. L’outil lui-même n’augmente pas le nombre de certificats médicaux délivrés. Deux facteurs influencent fortement la rédaction d’un certificat en vue d’un retrait de permis : l’inquiétude des aidants (risque multiplié par 5.8) et un résultat anormal au test de dessin des pentagones par la personne malade (risque multiplié par 6.1). [Ce test, qui fait partie de la batterie de tests cognitifs MMSE (mini-mental state examination), consiste à recopier le dessin de 2 pentagones imbriqués ; il permet d’évaluer les « praxies constructives », fonctions qui régulent l’exécution des gestes à un niveau élaboré].
Rapoport MJ et al. Computer-Based Driving in Dementia Decision Tool With Mail Support: Cluster Randomized Controlled Trial. J Med Internet Res 2018 ; 20(5): e194. https://asset.jmir.pub/assets/7c96a25be9517a5a4762415201d06016.pdf, 25 mai 2018 (texte intégral).