Comment faciliter l’exercice physique en groupe ?

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Approches psychosociales

Date de rédaction :
10 août 2020

Jitka Vseteckova et ses collègues, de l’École de bien-être et travail social de l’Université ouverte à Milton Keynes (Royaume-Uni), publient une revue systématique de la littérature sur les obstacles et les facteurs facilitants de l’adhésion à l’exercice physique en groupe pour des personnes âgées atteintes de démence et hébergées en établissement. Les obstacles sont d’abord de nature médicale (présence d’une pathologie aiguë, troubles de l’humeur, sévérité de la démence, peur de la chute, fragilité, notamment musculaire, incapacité à réaliser les activités de base de la vie quotidienne, faible niveau d’activité physique, faible vitesse de marche, prise de médicaments). D’autres obstacles sont la dynamique relationnelle (désaccord au sein des groupes ou désir d’arrêter l’activité, ou des motifs socio-économiques (manque de personnel dans l’établissement, faible niveau socioéconomique des personnes malades). Les facteurs facilitant l’adhésion à l’exercice sont d’abord les bénéfices biomédicaux et liés à la capacité physique (amélioration des paramètres physiologiques, amélioration du bien-être, sentiment de pouvoir pousser ses limites). D’autres avantages sont l’amélioration de la confiance en soi et les émotions qui y sont attachées (maîtrise de l’exercice, pouvoir de faire, bien-être psychologique, sentiment de sa propre valeur, plaisir et succès liés à l’efficacité personnelle), le fait de retrouver un peu de contrôle et d’autonomie sur la situation, d’améliorer l’estime de soi. Un troisième facteur facilitant est lié à la dynamique des relations entre le thérapeute, le personnel et le groupe. Il s’agit notamment de connaître le passé de chaque personne, d’utiliser l’humour et le jeu, de donner des indices pour aider la personne à réaliser une tâche, de répéter, communiquer et lui prêter attention. Il faut aussi respecter les routines de l’institution, tenir compte de la motivation et des troubles du comportement de la personne malade qui peuvent varier au cours de la journée, et privilégier les petits groupes (idéalement 3 à 5 personnes). Un quatrième facteur facilitant est lié à l’organisation de l’activité (favoriser une légère compétition par le jeu, les encouragements de l’entourage, les horaires flexibles, la participation volontaire, les activités individualisées, le bon dosage des activités).

Vseteckova J et al. Barriers and facilitators to adherence to group exercise in institutionalized older people living with dementia: a systematic review. Eur Rev Aging Phys Activity 2018 ; 15 :11. 9 novembre 2018. www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6225693/pdf/11556_2018_Article_200.pdf (texte intégral).