Comment améliorer la prévention ?

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Date de rédaction :
01 mai 2008

Pour Jean-François Dartigues, professeur à l’Université Victor Segalen Bordeaux II, la maladie d’Alzheimer présente un défi social inédit. L’épidémiologie descriptive des démences est nécessaire à l’évaluation des besoins en termes d’aides et de soins à la population, en l’absence de données fiables aujourd’hui. L’épidémiologie analytique et d’intervention recherche les facteurs de risque sur lesquels on pourrait agir pour diminuer l’incidence de la maladie (apparition de nouveaux cas) et donc contrôler l’extension de la pathologie dans le futur. La démence apparaît liée à des lésions cumulées de nature différente, dégénératives et vasculaires, d’où l’intérêt d’une prévention sur les facteurs de risque vasculaires pour préserver la « réserve neuronale » et les connexions entre les neurones. Il faut développer une prévention primaire (visant à éviter la maladie) et une prévention secondaire (pour réduire la gravité de la maladie quand elle est déclarée). La piste de prévention la plus accessible est celle des facteurs de risque cardio-vasculaires, notamment la réduction de l’hypertension artérielle pour réduire les risques de survenue de la maladie d’Alzheimer. Il existe un potentiel important : un tiers des sujets hypertendus ignore son état, un tiers a une hypertension connue, mais non contrôlée, et un tiers seulement a une tension normalisée. D’autres pistes de prévention sont plus difficiles à aborder car elles passent par la modification des styles de vie: modification du régime alimentaire, stimulation de la vie sociale et culturelle, exercice physique régulier, lutte contre la solitude.
Cerveau et psycho , mars-avril 2008.