Citoyens ?
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Dans les sociétés démocratiques d’aujourd’hui, la place des personnes âgées est sans cesse proclamée. Et pourtant ces sociétés « ne s’habituent pas à la présence des aînés dans l’espace public ni à leur participation sociale et politique visible ». L’essentiel serait de garantir à chacun « la préservation de marges de choix individuel et l’indépendance effective dans la gestion de soi ». Cette autonomie serait particulièrement difficile à mettre en �uvre dans les institutions : « disposer de la clé de sa chambre, avoir son nom sur la porte, constater que les visiteurs frappent avant d’entrer dans la chambre », autant d’indicateurs d’une préservation effective de la liberté du domicile. Mais les inégalités de revenu et de niveau culturel engendrent aussi des inégalités devant l’exercice de cette liberté. Les institutions � à l’exception du secteur privé lucratif- hébergent encore majoritairement d’anciens ouvriers, employés, artisans, plus désarmés devant la complexité d’un rappel à des droits dont ils sont souvent mal informés. De même les aides à domicile « limitent de fait ces personnes dans leur capacité à se piloter et s’organiser selon leur idée dans leur vie quotidienne » : celles-ci se trouvent ainsi souvent placées « dans une position de minorité civile de fait non protégée ». Gérontologie et société , Hélène Thomas, juin 2007