Changement de cap dans les structures d’accueil

Échos d'ailleurs

Date de rédaction :
01 mai 2005

L’Allemagne connaît le même problème que la Suisse (ci-dessus) et que la plupart de ses voisins. Dans les maisons de retraite, il arrive souvent que sept pensionnaires sur dix soient en bonne santé physique, mais atteints de graves troubles cognitifs, de démences ou de la maladie d’Alzheimer. Le défi est lancé d’adapter les structures d’accueil des personnes âgées à cette réalité, comme le soulignait à Berlin en juin dernier un congrès des professionnels du secteur (Pflegekongress). Certaines expériences sont observées à la loupe. Ainsi, celle de la maison de retraite de Ste Lucie, à Wesseling en Rhénanie du Nord-Westphalie. Pas d’étages, mais un ensemble de chambres regroupées autour d’un séjour-cuisine. Les pensionnaires peuvent se lever quand ils le veulent, manger à l’heure qu’ils veulent, et participent à l’entretien de la « maison ». Des résidents atteints de maladies neuro-dégénératives s’occupent de mettre le couvert, d’éplucher les légumes, de vider le lave-linge. La journée est ainsi bien remplie et « cadrée » par des responsabilités. Un an après cet aménagement, la moitié des pensionnaires ne prend plus de psychotropes, et tous les autres ont réduit les doses de cette pharmacopée. A Berlin, un projet commun regroupe cent cinquante initiatives semblables sous la dénomination « Un habitat autonome pour les vieux jours » (Selbsbestimmtes Wohnen im Alter). Il permet à des malades atteints de démences de vivre dans des appartements de location tout en bénéficiant des services d’assistance et de soins à domicile 24h/24, à raison d’un à deux professionnels pour six patients. D’autres prestations leur sont apportées, comme la compagnie d’un chien, des séances de musicothérapie…
Depuis avril, une association fédérale a été créée dans le but d’impulser d’autres projets d’habitat autonome pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou maladies apparentées. 

Die tageszeitungwwwww.taz.de, 18 juin 2005