Canada : télémédecine pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
L’évaluation à distance des personnes atteintes de troubles cognitifs, conçue à l’origine pour les personnes vivant en zone rurale ou ayant des limitations de déplacement ou de mobilité, s’est développée avec la téléconsultation durant l’épidémie. Une revue systématique de la littérature, coordonnée par Olivier Beauchet, de la division de médecine gériatrique de l’Université McGill à Montréal (Québec), a identifié 12 études sur la télémédecine pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer vivant en zone rurale. Deux ont été menées en Australie, cinq au Canada, une en Corée du Sud et quatre aux Etats-Unis. Les tests cognitifs utilisés sont variés, et ne permettent pas d’affirmer que la consultation de télémédecine est aussi fiable que la consultation avec présence physique de la personne malade. La société Alzheimer canadienne a recueilli les meilleures pratiques et publié des recommandations pour l’évaluation cognitive et comportementale à distance : le recueil d’informations convergentes tout au long de l’entretien clinique, des tests cognitifs fiables et brefs, et un examen neurologique à distance augmentent la confiance dans l’interprétation clinique et le diagnostic.
Que pensent les personnes malades et leurs aidants de la consultation de télémédecine ? Pamela Roach, du département de médecine familiale de l’Université de Calgary (Alberta), et ses collègues neurologues, ont interrogé par téléphone 21 aidants de personnes malades venant habituellement en consultation mémoire, et les personnes malades elles-mêmes si elles souhaitaient répondre. Les entretiens ont été réalisés entre le 23 avril et le 21 mai 2020, pendant le premier confinement. Les participants demandent des conseils clairs pour leur expliquer comment mettre en place et utiliser la technologie Internet qui ne leur est pas familière. Les aidants demandent comment communiquer des informations confidentielles à l’équipe soignante avant un rendez-vous virtuel programmé, notamment lorsque les symptômes sont potentiellement pénibles ou humiliants pour le patient, ou lorsqu’ils anticipent un conflit avec la personne malade. Pour répondre à ce besoin, les auteurs développent des enquêtes sécurisées sur Internet permettant à l’aidant de signaler en toute confidentialité les symptômes neurocomportementaux, la façon dont l’aidant fait face aux situations, en utilisant des échelles validées, avec des rendez-vous de télémédecine séparés avec l’aidant si nécessaire.
Sekhon H et al. Telemedicine and the rural dementia population: A systematic review. Maturitas 2021; 143:105-114. Janvier 2021. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33308615/.
Roach P et al. Understanding the impact of the COVID-19 pandemic on well-being and virtual care for people living with dementia and care partners living in the community. Dementia (London), 31 décembre 2020. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33381996/.
Geddes MR et al. Remote cognitive and behavioral assessment: Report of the Alzheimer Society of Canada Task Force on dementia care best practices for Covid-19. Alzheimers Dement 2020; 12:e12111. 22 septembre 2020. www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7507991/pdf/DAD2-12-e12111.pdf (texte intégral).