Brexit : quels effets sur la recherche britannique sur la démence ?
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L’Institut de recherche britannique sur la démence, un centre d’excellence lancé en novembre 2015, représente un budget de 250 millions de livres (282 millions d’euros), apporté par trois partenaires fondateurs : un organisme public, le Medical Research Council (organisme public, 150 millions de livres), et deux associations : la Société Alzheimer britannique (50 millions de livres) et Alzheimer’s Research UK. Avec ce financement conséquent, le centre, qui coordonne les efforts de recherche de six autres centres britanniques, emploie déjà 250 chercheurs, et avait l’intention d’arriver à un effectif de 700 pour devenir un centre de référence mondial. Mais le Brexit remet en cause cette ambition, en entraînant des difficultés de financement et de recrutement majeures. « Le pays est devenu en deux ans anti-européen, anti-international », relate le neurobiologiste belge Bart de Strooper, directeur de l’Institut, qui n’arrive plus à obtenir de visas pour faire venir les meilleurs chercheurs du monde entier. Le Royaume-Uni était l’un des premiers bénéficiaires des fonds de recherche européens, qui excédaient largement les budgets publics : ainsi, de 2007 à 2013, la Grande-Bretagne a investi 5,4 milliards d’euros dans la recherche, le développement et l’innovation, et a reçu durant la même période 8,8 milliards d’euros de subventions européennes pour la recherche. Un Brexit dur ne permettra plus aux équipes de recherche britanniques d’accéder à ces financements européens. Bart de Strooper est inquiet. Pourra-t-il lui-même rester à la tête de cet Institut en tant qu’étranger ?
www.theguardian.com/society/2019/jan/20/bart-de-strooper-uk-dementia-research-institute-biologist-brexit-fears, 20 janvier 2019.