Brexit : quelles conséquences sur les soins et l’accompagnement des personnes atteintes de troubles neurocognitifs ?
Droit des personnes malades
En Grande-Bretagne, les professionnels, les familles et les personnes malades sont inquiets : 104 000 citoyens européens non britanniques travaillent dans le secteur médico-social. Si le Royaume-Uni quitte l’Union européenne comme prévu le 31 octobre 2019, le départ de ces travailleurs étrangers accroîtra encore le manque de personnel. Chez les chercheurs, c’est l’accès au financement des projets collaboratifs européens qui sera bloqué. Vingt centres de rencontre pour les familles et les personnes malades (Meeting Centres) ont été ouverts au Royaume-Uni dans le cadre d’un projet de recherche coordonné par une université néerlandaise, avec des partenaires italiens et polonais. Sans le soutien du réseau de recherche de l’Union européenne (Joint Programme – Neurodegenerative Disease), ce type de projet n’aurait jamais pu être financé à un tel niveau, explique Dawn Brooker, directrice de l’Association pour les études sur les troubles neurocognitifs à l’Université de Worcester. Le gouvernement britannique a publié des recommandations pour que les opérateurs du secteur médico-social se préparent au Brexit. Le stockage de médicaments et des dispositifs médicaux est découragé, pour éviter des pénuries. Les délais de livraison passeront de 24heures à 5 jours. Des plans de risque d’approvisionnement doivent être mis en place concernant les services et les infrastructures informatiques, la gestion des déchets, des services généraux, des contrats de maintenance, la blanchisserie, la restauration. Les plans de continuité de l’activité doivent être revus régulièrement. Des « forums de résilience » locaux ont été mis en place pour aider les opérateurs. En ce qui concerne le personnel, les citoyens européens non britanniques peuvent faire la demande d’un statut de résident s’ils habitent en Grande-Bretagne depuis 5 ans, ou d’un statut de pré-résident dans le cas contraire. Les qualifications professionnelles resteront reconnues pour tous les citoyens européens, la Norvège, l’Islande, le Liechtenstein et la Suisse.
J Dementia Care, septembre-octobre 2019.