Biomarqueurs du liquide céphalo-rachidien : la quête de la validation

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Date de rédaction :
02 juin 2020

Les biomarqueurs du liquide céphalo-rachidien pour le diagnostic de la maladie d’Alzheimer restent réservés à la recherche. 25 ans après leur découverte, leur dosage n’est pas suffisamment reproductible d’un laboratoire d’analyse à l’autre. La sensibilité et la spécificité de ces tests ne sont pas suffisantes pour qu’ils soient recommandés en pratique médicale courante à des fins de détection systématique. La Société de l’analyse du liquide céphalo-rachidien et de neurochimie clinique a été créée en 2015 par des chercheurs européens pour mener de grands projets internationaux de standardisation des biomarqueurs en neurologie, afin de faciliter le transfert des travaux de recherche à la pratique clinique et l’élaboration de recommandations. La société savante identifie trois types de lacunes : 1/ la lacune d’hypothèse : la cause et les événements initiaux de la majorité des maladies neurologiques n’est pas élucidée ; 2/ la lacune du transfert de technologie : la méthode d’analyse actuelle des biomarqueurs est la spectrométrie de masse, mais cette méthode n’est pas adaptée à la validation clinique, qui demande des analyses rapides auprès d’un grand nombre de patients. Cela pourrait se faire au moyen de tests immunochimiques, mais ceux-ci sont difficiles à développer ; 3/ la lacune d’interaction : les chercheurs ont un besoin constant de discuter et d’ajuster la conception des essais de validation. C’est un processus en cinq étapes (découverte d’un biomarqueur, développement et validation de la méthode de dosage ; validation clinique et pathologique ; mise en œuvre clinique ; autorisation réglementaire et remboursement du test). Les disciplines concernées parlent chacune un langage différent.

Teunissen CE et al. White paper by the Society for CSF Analysis and Clinical Neurochemistry: Overcoming barriers in biomarker development and clinical translation. Alz Res Ther 2018; 15; 10(1): 30. https://alzres.biomedcentral.com/articles/10.1186/s13195-018-0359-x (texte intégral).