Biomarqueurs de diagnostic : imagerie cérébrale et liquide céphalorachidien

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Date de rédaction :
19 mai 2020

Aux Etats-Unis, Howard Fink, spécialiste de médecine interne et directeur du centre de recherche clinique des Anciens combattants américains à Minneapolis, a mené une revue systématique de la précision des biomarqueurs permettant de distinguer la maladie d’Alzheimer des maladies apparentées. Entre 2012 et 2019, seules 15 études d’imagerie cérébrales et 9 études du liquide céphalorachidien sont jugées de bonne qualité méthodologique. [La précision des tests est évaluée par leur sensibilité (probabilité d’avoir un test positif si la personne est atteinte de la maladie d’Alzheimer) et leur spécificité (probabilité d’avoir un test négatif chez les personnes non atteintes de la maladie d’Alzheimer). Une sensibilité de 90 % correspond à 10 % de faux négatifs, une spécificité de 90 % correspond à 10 % de faux positifs]. Pour les différents biomarqueurs d’imagerie disponibles aujourd’hui en recherche, la sensibilité et la spécificité médianes sont respectivement de : 91 % et 92 % pour la tomographie à émission de positons (PET-scan, montrant la charge amyloïde cérébrale) ; de 89 % et 74 % pour la tomographie à émission de positons mesurant le 18F-fluorodéoxyglucose (montrant les régions du cerveau capables d’utiliser le glucose, et donc non atrophiées) ; et de 91 % et 89 % pour l’imagerie par résonance magnétique (IRM, montrant l’atrophie du lobe médio-temporal). Les biomarqueurs du liquide céphalo-rachidien, mesurant différentes espèces de protéine amyloïde et de protéine tau, sont moins précises pour distinguer la maladie d’Alzheimer des maladies apparentées : entre 62 % et 83 % pour la sensibilité et entre 53 % et 69 % pour la spécificité. Les auteurs soulignent l’hétérogénéité des méthodes. La meilleure sensibilité est obtenue par les tests d’imagerie cérébrale, les tests du liquide céphalo-rachidien pouvant apporter des précisions à l’évaluation clinique.

En France, Anthony Fourier, du centre de recherche de neurosciences de Lyon (CNRS UMR 5292, INSERM U1028) et ses collègues, ont mené une étude rétrospective sur une cohorte de 64 patients de psychiatrie et 162 patients atteints de différents troubles neurodégénératifs. La combinaison de 2 biomarqueurs du liquide céphalorachidien, la protéine tau totale dans le liquide céphalo-rachidien et la chaîne légère du neurofilament, permet de distinguer les troubles psychiatriques des troubles neurodégénératifs avec une sensibilité de 93,8 % et une spécificité de 89,6 %.

Fink A et al. Accuracy of Biomarker Testing for Neuropathologically Defined Alzheimer Disease in Older Adults With Dementia: A Systematic Review. Ann Intern Med 2020, 28 avril 2020. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/32340038. Fourier A et al. A combination of total Tau and neurofilaments discriminates between neurodegenerative and primary psychiatric disorders. Eur J Neurol, 3 avril 2020. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/32243670.