Avis du CCNE sur les enjeux éthiques du vieillissement : réactions
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Le Comité consultatif national d’éthique vient de rendre public son avis sur les enjeux éthiques du vieillissement. La description qui y est faite des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) ainsi que l’utilisation du mot « concentration » dans le titre et de celui de « dé-ghettoïsation » pour évoquer le fait de sortir les résidents de ces institutions posent question, écrit Christophe Trivalle, chef de service des soins de suite et de réadaptation Alzheimer à l’hôpital Paul-Brousse (Villejuif, Assistance publique-hôpitaux de Paris). « Bien sûr, les EHPAD ne sont pas des lieux de rêve, même s’ils se sont beaucoup améliorés depuis vingt ans. Il est utopique, pour les deux ans et demi à trois ans de grande dépendance qui nous attendent tous, de pouvoir imaginer que l’on puisse se passer de structures spécialisées adaptées. S’il faut tout faire pour favoriser le soutien à domicile, avec l’aide de la famille et des amis, le plus longtemps possible, c’est dans les limites du raisonnable et de ce qui est humainement possible. Actuellement, il y a plus de situations de maltraitance à domicile qu’en institution. Il faut aussi voir que seulement 15 à 20% des personnes âgées de plus de 80 ans sont en institution, ce qui veut dire que la majorité d’entre elles sont à domicile. Est-ce que si l’on réserve des étages aux vieux dans les nouveaux immeubles, on ne va pas recréer une forme de ghetto ? Quel est l’intérêt des logements intermédiaires, puisqu’ils servent simplement de transition entre le domicile et l’institution ? Enfin, est-ce que l’on peut former à l’altruisme, ce qui est finalement la solution principale proposée par cet avis ? »
Actualités sociales hebdomadaires, 1er juin 2018.